Paludisme : vieux médicament, nouveau traitement…

07 juillet 2011

Une nouvelle option contre le paludisme ? L’ivermectine, un médicament antiparasitaire largement utilisé dans la lutte contre l’onchocercose en Afrique subsaharienne, ou contre le ver du cœur en médecine vétérinaire, avait déjà connu une ‘seconde vie’ dans la lutte contre la pédiculose (les poux, n.d.l.r.). Il aurait récemment démontré sa capacité à tuer les moustiques anophèles, vecteurs du paludisme.

C’est le constat du Dr Brian D. Foy, spécialiste de la biologie des vecteurs à l’Université du Colorado, aux Etats-Unis. Une bonne nouvelle dans la lutte contre cette maladie qui fait chaque année près de 800 000 victimes dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Les scientifiques ont capturé des moustiques dans les logements des villages – au Sénégal notamment – dont les habitants avaient pris le médicament en question. Ils ont ensuite comparé ces insectes aux moustiques prélevés dans des régions dont les habitants n’avaient pas reçu d’ivermectine. Résultat : Une baisse de 79% du nombre de moustiques porteurs de Plasmodium Falciparum a été constatée dans les zones où l’ivermectine avait été administrée deux semaines auparavant. Au cours de la même période, le nombre d’insectes porteurs du paludisme avait augmenté de 246% dans les autres villages !

Si les moustiques adultes meurent dans les jours suivant un « repas de sang » fait sur un individu traité par ivermectine, « les jeunes insectes survivent, car ils ne se sont pas encore nourris », souligne le Dr Brian D. Foy. « C’est pourquoi cet outil de lutte contre le paludisme devra sans doute être administré de manière répétée – une fois par mois peut-être – pendant la saison de transmission de la maladie ».

Ce médicament était jusqu’à présent utilisé comme vermifuge. Bon marché, il permet toujours de lutter contre l’onchocercose – ou cécité des rivières – le ver du cœur et d’autres parasites comme les helminthes. Son nouvel usage en tant qu’insecticide fournirait un outil facilement accessible pour prévenir la propagation du paludisme.

  • Source : American Society of Tropical Medicine and Hygiene, 6 juillet 2011

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