











Accueil » Médecine » Maladies infectieuses » Pandémie grippale : 30 fois plus de morts qu’annoncé?
Coordonné par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) d’Atlanta, ce bilan paraît des plus sérieux. Les auteurs ont développé un modèle mathématique à partir des données officielles de plusieurs pays développés. Ils en ont ensuite tiré des estimations pour certains pays d’Afrique et d’Asie du sud-est, où les données sont lacunaires.
Au final d’après leurs calculs, entre 151 700 et 575 000 personnes seraient décédées lors de la pandémie A/H5N1, entre avril 2009 et août 2010. Si l’on prend l’hypothèse haute, elle est 30 fois supérieure aux chiffres officiels de l’OMS. Les auteurs rapportent également que 59% des décès seraient survenus en Asie du Sud-est et en Afrique, alors que ces deux parties du monde concentrent 38% de la population mondiale. Et dans 8 cas sur 10, les victimes avaient moins de 65 ans, alors qu’habituellement, les épidémies de grippe saisonnière frappent surtout les personnes âgées.
Un plan français cohérent
Dans un commentaire publié dans The Lancet, le Dr Cécile Viboud (National Health Intitutes) explique que « ces résultats seront affinés à mesure que de nouvelles études seront publiées, notamment sur la situation en Inde et en Chine ». De son côté le Dr Fatima S. Dawood, qui est l’un des auteurs de cette étude, espère que « ce travail contribuera à améliorer la réponse globale face à de futures pandémies et à faire prendre conscience de l’importance de la vaccination ». Dans les pays où celle-ci est disponible à grande échelle, serait-on tenté d’ajouter… Ce qui ne fut pas vraiment le cas dans les pays d’Afrique et d’Asie en 2009/2010.
Rappelons qu’en France, 349 décès ont été attribués au virus A/H1N1 durant la pandémie grippale 2009/2010. Cette étude naturellement, nous renvoie à la polémique suscitée dans notre pays par le plan pandémie. Etait-il si incohérent et démesuré que l’ont prétendu certains ? Toujours est-il que les auteurs de ce travail appellent justement les pays à mettre en place une organisation similaire… à celle que la France avait instaurée en 2009. A condition toutefois de savoir l’expliquer aux populations. Et peut-être aussi, de s’assurer l’appui des intermédiaires incontournables que sont les professionnels de santé, en ville…
Source : The Lancet, 25 juin 2012
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