Pandémie grippale : les simulations commencent à sortir…

17 janvier 2006

L’éventualité d’une pandémie grippale semble se faire plus menaçante. Afin de juger l’efficacité des stratégies de prévention et de contrôle élaborées par la France, l’InVS les a évaluées par modélisation des risques infectieux.

Publiée ce matin, l’étude en question a été menée par l’Institut national de Veille sanitaire à la demande de la Direction générale de la Santé. Après avoir mesuré l’impact potentiel d’une pandémie en France, ses équipes ont ensuite comparé l’efficacité des diverses stratégies de contrôle possible : utilisation des antiviraux et vaccination.

Il en ressort qu’en cas de pandémie et en l’absence de toute intervention, le nombre des victimes en France varierait de 8,9 millions à 20,9 millions. Avec 455 000 à 1 million d’hospitalisations et en première ligne les plus de 65 ans, qui représenteraient 42% des victimes. Le nombre de décès serait compris entre 91 000 et 212 500. Et une fois encore, les plus de 65 ans paieraient le plus lourd tribut avec 47% du total des victimes.

Ces estimations donnent le vertige, même si les auteurs insistent sur l’efficacité que nous pouvons attendre des antiviraux et de la vaccination. “L’utilisation d’oseltamivir (tamiflu) en curatif pourrait prévenir environ un tiers des décès, alors que la vaccination grippale en éviterait le double“. Soit au total 446 000 à 8,4 millions d’infections évitées et dans le meilleur des cas, 86 000 vies sauvées. Pour les auteurs, “la vaccination apparaît comme l’intervention la plus efficace. Elle permettrait de protéger durablement l’ensemble de la population“.

Evidemment, cette dernière stratégie paraît pour l’heure théorique. Aucun vaccin n’est aujourd’hui susceptible de contrer un virus inexistant. Pis, à partir du moment où le virus pandémique serait identifié, 6 mois s’écouleraient avant qu’il ne soit disponible. Un laps de temps durant lequel la pandémie ferait des milliers de morts. Même si la France a d’ores et déjà réservé 40 millions de doses de ce vaccin à venir, cette étude illustre bien l’importance des stocks stratégiques d’antiviraux. Ils permettront si nécessaire, de jouer sur les deux tableaux durant la période de montée en puissance de la production vaccinale.

  • Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, INVS, n°2-3/2006 - Photo FAO-3312

Destination Santé
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