Pandémie : trois fois plus de morts

11 mars 2022

L’estimation du nombre de morts dus à la pandémie de Covid-19 entre janvier 2020 et décembre 2021 s’élève à 5,9 millions. Or selon une étude américaine, les décès provoqués par cette crise seraient en réalité 3 fois plus nombreux. Explications.

Le nombre de décès supplémentaires dus à la pandémie de Covid-19 – directement ou indirectement – serait largement sous-estimé. C’est le constat de l’équipe du Dr Haidong Wang de l’Institute for Health Metrics and Evaluation aux Etats-Unis qui a évalué le réel impact de la crise grâce à un modèle mathématique.

Pour 191 pays, sur la période du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2021, les chercheurs ont collecté les données concernant la mortalité toutes causes confondues dans les pays où cela était possible. Pour les autres, ils ont réalisé des extrapolations. Puis ils les ont comparées aux données de la mortalité durant les 11 années précédant la pandémie.

Le résultat de leurs calculs révèle que l’excès de mortalité lié au virus et aux conséquences de la crise serait 3 fois plus élevé que les chiffres officiels. Il y aurait eu en réalité 18,2 millions de morts supplémentaires à cause de la pandémie contre 5,9 millions annoncés.

Inégalités territoriales

Les taux de morts supplémentaires liées à la pandémie ne se révèlent pas identiques selon les pays. Ainsi, le taux le plus élevé appartient à la région andine d’Amérique latine avec 512 morts pour 100 000 habitants, à l’Europe de l’Est (345), l’Europe centrale (316), l’Afrique subsaharienne (309) et l’Amérique centrale (274). A l’inverse, l’Islande présente un taux faible avec 48 décès pour 100 000 habitants, comme l’Australie (38) et Singapour (1).

« Comprendre le réel impact de la pandémie sur la mortalité est vital pour améliorer et adapter les décisions politiques en matière de santé publique », estime l’auteur. En outre, « il est essentiel de distinguer les morts directement causées par la Covid-19 et les morts indirectement provoquées par la pandémie », poursuit-il. En effet, une partie des décès ont été la conséquence de suicide, d’usage de drogues, de manque d’accès aux soins par exemple. Ce qui explique en partie la différence entre les chiffres officiels et les données réelles estimées par ce travail.

  • Source : The Lancet, 10 mars 2022

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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