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Les HPV ou papillomavirus humains sont responsables d’infections et peuvent, dans certains cas, être à l’origine de plusieurs cancers, dont ceux du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de la gorge, de l’anus et du pénis.
À l’heure actuelle, la prévention repose sur deux piliers essentiels : la vaccination et le dépistage par frottis pour le cancer du col de l’utérus.
Comme l’explique le Dr Christophe Hommel, responsable du centre de vaccinations internationales au CHU de Strasbourg, « La vaccination protège des virus HPV et permet de réduire la transmission du virus et de prévenir des maladies graves ». Il précise qu’elle est « recommandée entre 11 et 19 ans pour les filles et les garçons, et qu’elle peut être réalisée au collège pour les élèves de 5ème, mais également chez son médecin généraliste ou encore en pharmacie ».
En parallèle de la vaccination, le dépistage du cancer du col de l’utérus, réalisé à partir d’un prélèvement cervico-utérin (frottis), reste un outil essentiel, pour les femmes âgées de 25 ans jusqu’à 65 ans. Entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est réalisé par examen cytologique, avec les deux premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle, puis si les résultats sont normaux, tous les 3 ans.
Pour les femmes de 30 ans à 65 ans, le test de dépistage est le test de détection des virus HPV à haut risque (HPV-HR). Il est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique. dont le résultat est normal. Un nouveau test est refait tous les 5 ans, jusqu’à l’âge de 65 ans, dès lors que le résultat du test est négatif.
À l’issue de la seconde phase de la campagne de vaccination organisée dans les collèges, et en tenant compte des vaccinations réalisées en ville et au collège, la couverture vaccinale (au moins une dose) atteignait 48 % chez les garçons nés en 2011 et 62 % chez les filles, soit une hausse de 22 et 24 points. Des chiffres certes en progression mais qui sont encore loin de l’objectif de 80 % à l’horizon 2030. « Bien que des progrès aient été réalisés, la couverture vaccinale reste insuffisante, ce qui met en lumière la nécessité de renforcer les actions de prévention, notamment chez les jeunes, » ajoute le Dr Christophe Hommel.
Malgré l’efficacité de la vaccination, plusieurs freins persistent « et certaines idées reçues sont encore présentes ». « Le manque d’information et de sensibilisation contribue à maintenir un taux de couverture faible. » Pour notre spécialiste, « l’école constitue un vecteur important pour sensibiliser un grand nombre de parents. Elle permet également de réduire les inégalités d’accès, notamment à un médecin généraliste ». Ce parcours a fait ses preuves dans d’autres pays. En Norvège, où la vaccination à l’école est instaurée depuis plusieurs années, la couverture vaccinale à l’âge de 16 ans est de 92 % pour les filles.
Les médecins généralistes restent néanmoins essentiels pour lutter contre les idées reçues et promouvoir une prise de décision éclairée. Comme le montrent les résultats du baromètre IPSOS pour MSD, ils sont une source d’information privilégiée pour les parents pour les questions liées à la vaccination HPV. En parallèle, les pharmaciens se révèlent également être des acteurs clefs. « Les pharmaciens sont formés à la vaccination, ils peuvent à la fois prescrire et vacciner les jeunes dès 11 ans », souligne le Dr Hommel. Ces professionnels de proximité restent des acteurs clés de la vaccination, en particulier pour les jeunes de plus de 12 ans qui ne bénéficient pas du programme de vaccination au collège.
Source : https://immunizationdata.who.int/global/wiise-detail-page/human-papillomavirus-(hpv)-vaccination-coverage?CODE=NOR&ANTIGEN=15HPVC_F+15HPVC_M&YEAR= - Interview du Dr Christophe Hommel, février 2025
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche