Parent âgé : quand les rôles s’inversent

21 janvier 2014

 

Brutale ou progressive, la perte d’autonomie d’une personne âgée peut bouleverser le schéma familial. Devenue dépendante, c’est désormais elle qui a besoin de soins, amenant parfois bien involontairement ses enfants à endosser le rôle de parents. Une réalité difficile qu’il est cependant possible d’adoucir.

Culpabilité, tendresse, colère, tristesse, impatience… Prendre en charge un parent âgé confronte les enfants à une foule de sentiments contradictoires qui les bouleversent et les déstabilisent. Et il est souvent difficile de trouver un juste équilibre : comment le soutenir et l’accompagner au mieux sans pour autant l’infantiliser ?

Avant toute chose, essayez de lui laisser le maximum d’autonomie, valorisez ses réussites et ne vous appesantissez pas sur ses échecs. En le traitant le plus possible en adulte, vous vous sentirez probablement plus à l’aise et lui aussi. Votre parent a probablement conscience que ses capacités diminuent. Lorsqu’il se « rebelle » et souhaite accomplir certaines tâches tout seul, laissez-lui l’espace pour le faire.

Accompagner sa mère ou son père, aller faire ses courses, s’occuper de ses papiers, prendre ses rendez-vous chez le médecin, c’est une chose. L’aider à faire sa toilette ou lui donner à manger, c’en est une autre. Si ces soins vous mettent mal à l’aise, l’un comme l’autre, si vous y percevez un aspect régressif, essayez de déléguer. Il n’y a aucune raison de culpabiliser. Gardez toujours à l’esprit que vous n’êtes pas un aidant professionnel. Il est normal que vous ne soyez pas à même de tout faire, tout gérer, tout assumer.

Le cas particulier d’Alzheimer

Plus la maladie progresse, plus la personne souffrant de la maladie d’Alzheimer risque de confondre ses proches avec des êtres qu’elle a connu dans sa jeunesse. Ce qui est très douloureux pour un enfant. Si votre parent vous prend pour sa mère ou son père et semble trop perdu dans ses pensées pour corriger son erreur, ne dites rien et poursuivez la conversation ou détournez-la si besoin est. Rien ne vous oblige à jouer la comédie et à faire « comme si ». Cela pourrait s’avérer encore plus perturbant. Si vous sentez que votre proche est réceptif aujourd’hui, corrigez gentiment son erreur et rappelez-lui que vous êtes son enfant, en parlant toujours bien doucement et distinctement.

  • Source : « Alzheimer. Le guide de l’accompagnant » de Mathilde Regnault chez Dangles ; Christiane Joubert « Le fantasme de parentalité inversée », Christiane Jouvert, Dialogue 1/2006 (no 171), p. 61-72

  • Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par David Picot

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