Parkinson : l’activité physique pour prévenir la maladie
19 mai 2023
Une récente étude de l’Inserm confirme que l’activité physique diminue le risque de développer la maladie de Parkinson. Explications.
Deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente, la maladie de Parkinson touche 167 000 personnes en France. Elle est caractérisée par « la destruction de certains neurones du cerveau par accumulation d’amas protéiques toxiques pour les cellules nerveuses », explique l’Inserm. Pour l’heure, aucun traitement n’a pu être mis au point pour guérir cette maladie. Concernant la prévention, plusieurs études ont déjà plaidé en faveur de l’activité physique mais présentaient un court suivi des participants et n’évaluaient qu’une seule fois leur niveau d’activité.
Une étude de l’Inserm, de l’université Paris-Saclay et de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) avec Gustave Roussy a étudié l’impact de l’activité physique sur le développement de la maladie de Parkinson sur les femmes. En tout, 100 000 femmes de la cohorte françaises E3N ont été suivies durant 29 ans, à partir de 1990. Parmi elles, 1 200 femmes atteintes de la maladie de Parkinson ont été identifiées en 2018.
25% de risques en moins pour les femmes les plus actives
« Plus les participantes étaient actives au cours de leur vie, moins elles avaient de risque de développer la maladie, avec un bénéfice de l’activité physique déjà présent plus de vingt ans avant le diagnostic », notent les auteurs. Plus précisément, les femmes les plus actives présentaient un risque réduit d’environ 25 % de développer la maladie par rapport aux femmes les moins actives.
L’écart d’activité était encore plus important 10 années avant l’annonce du diagnostic. Une situation probablement due, selon les chercheurs, à des symptômes précurseurs.
L’activité physique pour prévenir la maladie de Parkinson
Les participantes ont toutes renseigné leur activité physique dans six questionnaires individuels remplis à 5, 10, 15 et 20 ans avant le diagnostic sur le risque de survenue de la maladie de Parkinson. « Les données obtenues ont permis de comparer la pratique d’activité physique avant le diagnostic chez les participantes atteintes de la maladie à celles des participantes de même âge et non malades », explique le communiqué de presse de l’Inserm.
« Ces résultats sont en faveur d’un effet protecteur chez les femmes de l’activité physique contre le risque de développer la maladie de Parkinson, et ce, même sur du très long terme », estime Berta Portugal, doctorante et première autrice de l’étude. « Ils appuient l’intérêt de la mise en place de programmes d’activité physique pour prévenir la maladie de Parkinson chez des personnes à risque et invitent à réaliser d’autres études afin de comprendre quel type d’activité et quel niveau d’intensité sont les plus bénéfiques ».