Parler d’obésité, c’est déjà commencer à la soigner

25 novembre 2025

Selon une enquête OpinionWay pour le laboratoire Lilly, 40 % des Français attribuent l’obésité à un manque de volonté. Un préjugé encore tenace autour de cette maladie chronique qui peut avoir de lourdes conséquences sur la santé. La prévention et un parcours de soins adapté sont essentiels pour accompagner chaque patient et limiter les complications.

Surpoids et obésité : quelle différence ?

« La distinction repose sur l’indice de masse corporelle (IMC : poids divisé par le carré de la taille), explique le Pr Martine Laville, professeur émérite de Nutrition à l’Université Lyon 1. Entre 25 et 30, on parle de surpoids et au-delà de 30, d’obésité. Mais pour le médecin, ce qui compte, ce sont les conséquences sur la santé. Certaines personnes présentent déjà des atteintes d’organes avant même d’être en obésité selon l’IMC. » L’OMS définit l’obésité comme un excès, à la fois en quantité et en répartition, de masse adipeuse qui nuit à la santé. « On doit regarder le tour de taille, la répartition de la graisse et les signes cliniques, pas seulement le poids », précise le Pr Laville.

Une maladie multifactorielle

Selon la spécialiste, « l’obésité, c’est la rencontre entre une prédisposition génétique et un environnement qui favorise la prise de poids ». Autrement dit, certains naissent avec un terrain plus vulnérable, et le mode de vie moderne agit comme un accélérateur : alimentation trop riche, manque d’activité physique, stress chronique, troubles du sommeil… « Tous ces facteurs forment un cocktail qui dérègle peu à peu le métabolisme », poursuit-elle. Certains gènes influencent aussi la sensation de faim, le plaisir de manger ou la manière dont le corps consomme l’énergie. Une mécanique fine, parfois déréglée, qui explique pourquoi maigrir n’est pas qu’une affaire de volonté.

Briser les idées reçues et la stigmatisation

Or le sondage révèle que 40 % des sondés estiment que l’obésité est une affaire de volonté. « Cette stigmatisation est un frein majeur : elle empêche de consulter et bloque le dialogue avec le médecin », souligne le Pr Martine Laville. Pourtant, les patients attendent que le médecin aborde le sujet : deux tiers souhaitent que ce soit le praticien qui initie la discussion. Dans cette enquête, 75 % des médecins généralistes affirment « le faire de manière proactive ». Cela renforce leur rôle de pilier dans la prise en charge.

Un parcours de soins complet

Au-delà du regard porté sur la maladie, cette prise en charge s’organise autour d’un véritable parcours de soins. Lequel peut intervenir précocement quand un excès de graisse est déjà présent mais sans pour autant qu’il y ait des complications. « Plus on intervient tôt, plus on peut prévenir les complications. Le parcours de soins commence par un bilan général de l’état de santé qui permet de définir un accompagnement personnalisé et adapté à la situation du patient : modifications du comportement alimentaire, activité physique, sommeil, lutte contre la sédentarité, traitements médicamenteux et/ou chirurgicaux. Le suivi peut impliquer le médecin généraliste ou spécialiste, des diététiciens, des psychologues, des infirmiers spécialisés, et, pour les cas sévères, des centres experts. »

L’obésité doit être considérée comme une maladie chronique à part entière. L’information, le dialogue et un parcours de soins adapté permettent de prévenir les complications, d’améliorer la qualité de vie et d’agir efficacement sur cette problématique de santé publique.

  • Source : Interview du Pr Martine Laville, 17 octobre 2025 - Étude réalisée par OpinionWay en ligne pour Lilly France en septembre 2025, auprès d’un échantillon représentatif de 1001 personnes représentatif de la population française et 100 médecins généralistes représentatifs.

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche

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