Infections sexuellement transmissibles : quelles évolutions chez les jeunes en 10 ans ?

25 novembre 2025

Le dernier bulletin épidémiologique de Santé publique France dresse le bilan des dépistages et des diagnostics du VIH, de la chlamydiose, de la gonococcie et de la syphilis chez les jeunes de 15 à 25 ans entre 2014 et 2023. Cette tranche d’âge constitue une population particulièrement à risque.

Depuis le début des années 2000 les infections sexuelles transmissibles (IST) bactériennes sont en recrudescence en France, notamment la syphilis et les infections à Neisseria gonorrhoeae qui touchent majoritairement des hommes ayant des rapports sexuels entre hommes (HSH), et les infections à Chlamydia trachomatis qui affectent davantage les femmes de moins de 30 ans et les hommes de 26-49 ans. Les IST représentent un problème de santé publique à plusieurs titres : leur fréquence, un diagnostic trop tardif en l’absence de symptômes, des complications (douleurs pelviennes chroniques, infertilité…) et le fait qu’elles favorisent l’acquisition et la transmission du VIH.

Les jeunes de 15 à 25 ans sont plus à risque d’être infectés par certaines de ces IST. En Europe, 56 % des cas de chlamydiose et 12 % des syphilis déclarés en 2023 concernaient des jeunes de 15-24 ans. Et 22 % des gonorrhées était découvertes chez les 20-24 ans. En France, le nombre de jeunes de 15-24 ans décou­vrant leur séropositivité au VIH a augmenté de 24 % sur la période 2007-2013 malgré une diminution de 8 % chez les 25 ans et plus. Dans son bulletin épidémiologique publié mardi 25 novembre, Santé publique France dresse le bilan sur 10 ans (2014 – 2023) des dépistages et diagnostics du VIH, de la chlamydiose, la gonococcie et la syphilis chez ce groupe de population.

VIH, gonococcie et chlamydioses en hausse

Les taux de personnes testées pour les quatre IST ont augmenté entre 44 % et 593 % chez les jeunes et entre 36 % et 225 % chez les adultes (25 – 49 ans pour le VIH, 26 – 49 ans pour les IST bactériennes) depuis 2014. Alors que les découvertes de séropositivité ont reculé de 15 % chez les adultes, elles ont grimpé de 41 % chez les jeunes. Une stabilisation a toutefois été observée chez les jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Une augmentation des diagnostics de gonococcie chez les jeunes femmes et les jeunes hommes, ainsi qu’une augmenta­tion des chlamydioses chez les jeunes hommes uniquement ont aussi été observées, précise Santé publique France. Seule la fréquence des diagnostics de syphilis reste stable chez les jeunes.

« Malgré les progrès du dépistage observés chez les jeunes ces dernières années, avec une tendance à l’augmentation du recours aux tests, cette population reste particulièrement exposée à ces IST, poursuit l’autorité sanitaire. Ces résultats soulignent l’importance de stratégies de prévention et de dépistage ciblées, comme l’accessibilité aux préservatifs gratuits et la mise en place du dépistage sans ordonnance pour réduire la transmission des IST dans cette popula­tion. »

Quelles mesures pour mieux protéger les plus jeunes ?

Dans ce contexte, le dispositif ‘VIHtest’ a contribué à une hausse des dépistages. En 2023, environ 841 000 dépistages du VIH avaient été réalisés dans le cadre de ce dispositif, dont 12 % au béné­fice de jeunes de moins de 25 ans.

L’élargissement de ce dispositif à quatre autres IST, renommé ‘Mon test IST’, depuis septembre 2024 devrait inciter encore plus de jeunes à un dépistage régulier. Pour rappel, ce dispositif permet l’accès direct aux dépistages du VIH, de l’hépatite B, la syphilis, la gonorrhée et la chlamydiose, à la demande du patient, sans ordonnance et sans rendez-vous, dans tous les laboratoires de biologie. Ces dépistages sont réalisés sans avance de frais pour les moins de 26 ans et pour tous concernant le VIH.

En plus de ces dispositions, la Haute Autorité de santé (HAS) a recommandé en 2018 le dépistage systématique des infections à Chlamydia tracho­matis chez les femmes sexuellement actives de 15 à 25 ans. Depuis janvier 2023, les jeunes de 25 ans et moins peuvent obtenir en pharmacie, gratuite­ment et sans prescription, certaines marques de préservatif.

  • Source : Bulletin épidémiologique habdomadaire du 25 novembre 2025

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.

Aller à la barre d’outils