Parler ou rester silencieux pendant le sexe ?
26 juin 2020
Pourquoi le moment le plus intime de nos vies devrait-il obligatoirement se dérouler sous silence ? Et à l’inverse, ne pas dire un mot attise aussi vos échanges sulfureux… Faisons le point sur la question !
L’intimité sexuelle est une parenthèse où tout est permis. Expérimenter, s’apprivoiser, se surprendre… mais aussi choisir entre parler ou se taire !
Oser dire tout haut ce que vous pensez tout bas
Pour les adeptes de la communication tout terrain, les parties de plaisir sous la couette sont l’occasion de se laisser aller. Cette sage transgression permet à chacun d’exprimer sa part un peu plus animale et totalement libérée de sa sexualité. Et l’impact dans le couple n’est pas anodin. Pour le prouver, des scientifiques américains* ont suivi 207 volontaires âgés de 29 ans en moyenne. Un questionnaire leur a été adressé, avec différents items portant sur leur communication verbale et non verbale au lit, et plus globalement sur leur degré de satisfaction sexuelle. Résultat, « ceux qui se disaient peu attirés par la communication au lit révélaient aussi une vie sexuelle peu stimulante ». Précisément, les participants qui ne craignaient pas de prononcer des mots sulfureux voire crus avaient davantage confiance en eux, comparés aux silencieux.
Laisser les corps et les regards parler
Si vous êtes adeptes de l’amour motus et bouche cousue, aucun souci : le silence peut aussi être une façon de « sexe-plorer », comme le précisent les Drs Marie Véluire et Gérard Ribes, dans l’ouvrage « Je, tu, nous… le couple, le sexe, l’amour ». Ne rien dire du tout pendant un ébat cultive ce semblant de mise à distance, en contraste totale avec l’effusion physique. C’est une façon de vivre intensément les choses sans forcément « se confronter à des zones non politiquement correctes de soi ». Il est bien sûr possible de distinguer les sauvages silencieux des doux discrets. La question centrale est celle de la routine. Si l’option sexe en silence devient immuable, alors la routine peut devenir ennuyante. Le silence contraint ou mal vécu peut être un obstacle au lâcher prise. A l’inverse, si la routine prend la forme d’un « apaisement psychique qui diminue la charge mentale et permet des espaces de liberté, elle est au contraire un socle sur lequel va se construire une intimité en perpétuel chantier ».
*Cleveland State University (Ohio)
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Source : Live Science, septembre 2012 - « Je, tu, nous… le couple, le sexe, l’amour », Dr Marie Véluire et Dr Gérard Ribes, Editions in press, mars 2019, 170 pages, 13,90 euros
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet