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Dans la nuit du 29 au 30 mars, les aiguilles feront un bond en avant : à 2 heures du matin, il sera 3 heures. Cette « petite » heure de sommeil volée, que beaucoup considèrent comme un désagrément mineur, cache en réalité des effets physiologiques bien réels sur l’organisme de certains.
Selon l’Inserm, ce changement « impacte notre horloge biologique interne, appelée système circadien, et peut induire des effets néfastes sur notre santé ». Cette perturbation n’est pas anodine : notre corps, habitué à fonctionner selon un rythme précis, doit soudainement s’adapter à un nouveau tempo.
L’adaptation de l’organisme à ce décalage horaire que nous lui imposons « varie d’un individu à l’autre et peut durer de quelques jours à plusieurs mois. Les petits enfants et les personnes âgées ont plus de risques de ressentir des effets négatifs, mais c’est aussi le cas des adolescents, des travailleurs de nuit, et de tous ceux souffrant d’un trouble du sommeil, qui auront plus de difficultés pour s’adapter au nouvel horaire ».
Chez les tout-petits, les effets varient selon l’âge. « Pour un bébé avant 5/6 mois, qui n’a pas encore ses phases sommeil/veille calées sur le rythme solaire, l’impact reste modéré », explique le Dr Arnault Pfersdorff sur son site pediatre-online.fr. « En revanche, passé cet âge, il sera sensible à l’heure de sommeil perdue. Il est probable alors que quelques troubles de type baisse d’appétit, petite agitation inhabituelle, changement d’humeur apparaissent dans les jours à venir. »
Les conséquences peuvent être plus graves qu’un simple coup de fatigue. L’American Heart Association a compilé plusieurs études alarmantes sur le sujet. L’une d’elles, menée par l’Université du Colorado en 2014, a révélé une augmentation de 24 % des crises cardiaques le lundi suivant le passage à l’heure d’été.
Une autre étude finlandaise a constaté que le taux d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques était 8% plus élevé durant les deux jours suivant ce changement horaire.
Avec des difficultés d’endormissement pour les nuits suivantes, notre vigilance et notre humeur ont toutes les chances d’être impactées. Résultat : agressivité, fatigue, problèmes de concentration et troubles de l’appétit peuvent s’inviter dans notre quotidien.
L’Institut national du sommeil et de la vigilance va plus loin, évoquant « dans la semaine qui suit le passage à l’heure d’été, une augmentation des accidents de voiture, des infarctus du myocarde et des états dépressifs ».
Mais certains chronobiologistes tempèrent ces conclusions, estimant que ce décalage d’une heure serait insuffisant pour bouleverser nos rythmes biologiques. La fatigue ressentie serait davantage liée à nos comportements : avec des soirées plus longues, nous nous couchons plus tard, alors que l’heure du lever reste inchangée.
Pour traverser ce changement sans encombre, quelques astuces simples peuvent être mises en place dès maintenant :
Pour les enfants, une stratégie d’anticipation peut s’avérer payante : décalez progressivement l’heure du bain, du repas et du coucher les jours précédents.
Une chose est sûre : cette petite heure qui nous échappe chaque printemps mérite peut-être plus d’attention que nous ne lui en accordons habituellement.
Source : Inserm - American Heart Association – Institut du sommeil et de la vigilance - pediatre-online.fr.
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet