Paternité : Quand l’homme fait l’oiseau
14 septembre 2011
Saviez-vous Messieurs, que la paternité influe sur votre taux de testostérone ? Des chercheurs américains vient de démontrer en effet, que la production d’hormone mâle diminue dès lors que l’on devient père ! Et plus on s’occupe d’un enfant, plus elle chute !
La testostérone c’est bien connu, est l’hormone mâle. Secrétée par les cellules interstitielles des testicules, elle intervient dans le développement des organes génitaux masculins et l’apparition des caractères sexuels secondaires que sont la pilosité ou la voix, par exemple.
Dans certaines espèces animales, il est également avéré que la production de testostérone varie selon les périodes de la vie – voire en cours d’année. Elle est par exemple, plus importante à la « saison des amours ». Qu’en est-il chez l’homme ? Pour le savoir, des chercheurs du département d’anthropologie de la Northwestern University à Evanston dans l’Illinois, se sont plongés dans la relation encore peu étudiée entre cette variation du taux de testostérone et la paternité.
Un côté bestial qui s’efface ?
Ils ont donc réalisé une étude inédite auprès de 624 Philippins, qu’ils ont suivi durant 5 ans. Christopher W. Kuzawa et ses collaborateurs ont ainsi constaté que le taux de testostérone chutait chez les hommes qui devenaient père. Et cela en moyenne, de 34%. « Nous montrons également que plus un homme passe de temps dans la journée auprès de son enfant, plus son taux de testostérone diminue », soulignent-ils.
Pour Kuzawa, « c’est un peu comme si la biologie humaine masculine était flexible et répondait à un contexte social », nous a-t-il expliqué. Il suggère en effet que cette chute du taux de testostérone serait en quelque sorte destinée à aider l’homme dans ses nouvelles fonctions de père. Lesquelles exigent de nombreux « ajustements émotionnels, psychologiques et même physiques (…) En cela, nos résultats rejoignent ceux d’autres travaux réalisés chez… l’oiseau. Selon ces derniers, le taux d’hormone masculine tend à diminuer lorsque l’animal s’occupe de ses petits ». Comme si le côté bestial s’effaçait au contact de l’être fragile… Une sorte d’instinct paternel, désormais prouvé par la biologie. Enfin la parité, là aussi…
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Source : National Academy of Sciences, PNAS, 13 septembre 2011 – Interview de Christopher Kuzawa, 13 septembre 2011 – The Telegraph, 12 septembre 2011