Le « peau à peau » apaise les prématurés
07 avril 2016
La technique du « peau à peau » bénéficie en particulier aux nourrissons de faible poids et/ou nés prématurés. Khoroshunova Olga /shutterstock.com
La technique du « peau à peau » a vu le jour en Colombie en 1983. Depuis, cette technique s’est généralisée dans les services de néonatologie de nombreux pays du monde. Naturelle et peu contraignante, elle facilite le bien-être du nourrisson prématuré.
Après une séparation souvent brutale en cas de complications à la naissance, le « peau à peau » renforce l’attachement du nouveau-né prématuré (né entre 33 et 37 semaines d’aménorrhée) à sa mère ou à son père. Cette technique est pratiquée en unité de néonatologie. Du fait de son impact très positif, le « peau à peau » est mis en place le plus rapidement possible après l’accouchement. Mais selon les établissements et en fonction de l’état de santé de l’enfant, elle peut être proposée dans les heures, les jours ou les semaines suivant la naissance.
Un contact corporel direct
Au contact de la peau nue de sa mère ou de son père, le nourrisson ressent la chaleur dégagée par l’organisme, les battements du cœur et les vibrations de la voix. Des sensations proches de celles ressenties par le fœtus pendant la grossesse. La proximité cutanée permet également la régulation de la température de l’organisme.
Stimulante, cette proximité présente la particularité d’apaiser le nouveau-né. La qualité du sommeil et l’allaitement s’en trouvent facilités. L’équilibre cardiorespiratoire se met en place et se maintient progressivement. Enfin, alors que les nourrissons prématurés connaissent une période fragile de développement des liens neuronaux entre les deux hémisphères cérébraux, le « peau à peau » participe à la maturation du cerveau.
Enfin, le bébé n’est pas le seul à en profiter. Cette méthode diminue aussi le stress maternel et renforce aussi la production de lait.
Combien de temps ?
Pour être efficace, le « peau à peau » doit être pratiqué pendant deux heures par jour au minimum. Soit la durée d’un cycle complet de sommeil et de digestion. Plus le portage sera long, plus les bienfaits seront importants. Dans les unités Kangourou, unité où la proximité entre le prématuré et ses parents est renforcé, le « corps à corps » est pratiqué le plus longtemps possible, jusqu’à 24 heures sur 24.
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Source : Sparadrap, Organisation mondiale de la Santé, Perinat-France.org
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Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Dominique Salomon