Péricardite : la colchicine, pas obligatoire
11 septembre 2019
veryulissa/shutterstock.com
Dans la plupart des cas, les péricardites aiguës sont sans cause identifiée et donc supposées d’origine virale. En général, repos et anti-inflammatoires suffisent à les soigner. L’ajout de colchicine, un traitement de la goutte, est à éviter.
Une fois écartées les autres causes pouvant expliquer une douleur thoracique, comme un syndrome coronarien aigu, « il est raisonnable de traiter le patient souffrant d’une péricardite aiguë à domicile », assurent les rédacteurs de la Revue Prescrire. Une douleur et une sensation de compression thoracique constituent en effet les principaux symptômes de cette inflammation aiguë du péricarde, l’enveloppe entourant le cœur. Le traitement associe le repos et un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) pour diminuer la douleur.
« L’ajout de colchicine est une option, pour réduire le risque de récurrence, mais elle est à écarter quand la situation expose à une surdose », poursuivent les rédacteurs. D’autant que « la plupart des péricardites aiguës supposées virales ont une évolution spontanée favorable ». De plus, la colchicine, qui dispose d’une AMM uniquement dans le traitement de la goutte, est un médicament à marge thérapeutique étroite. « Ce qui signifie que la différence entre la dose thérapeutique et la dose toxique est faible », rappelle l’ANSM. Par conséquent, le risque de surdosage à l’origine d’effets toxiques est important. D’autant qu’« il n’existe pas à ce jour d’antidote spécifique ».
A noter : Une récurrence survient chez environ un tiers des patients.
-
Source : Revue Prescrire, numéro 431, septembre 2019 – ANSM
-
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche