Perturbateurs endocriniens : à plusieurs, encore plus toxiques

03 septembre 2015

Pesticides, phtalates, dioxines… ces substances chimiques se retrouvent partout, dans les médicaments, les cosmétiques, l’environnement ou encore l’alimentation. Et elles sont, pour certaines, accusées d’être toxiques, en agissant comme perturbateurs endocriniens. Leur action serait d’autant plus néfaste lorsqu’elles sont combinées. Des chercheurs de l’INSERM ont découvert par quel mécanisme moléculaire se matérialiserait cet « effet cocktail ».

« Certaines molécules chimiques, appelées perturbateurs endocriniens, sont fortement suspectées d’induire des troubles physiologiques ou métaboliques (cancers, obésité, diabète…) », rappellent les scientifiques de l’INSERM. Par ailleurs, « la combinaison de plusieurs de ces molécules pourrait exacerber leur toxicité. »

Une équipe de l’INSERM de Montpellier a mis au jour un des mécanismes expliquant ce phénomène en étudiant l’action de deux de ces substances : l’éthinylestradiol (un des composants actifs des pilules contraceptives) et le trans-nonachlor, un pesticide organochloré. Ainsi ces molécules, « bien que très faiblement actives par elles-mêmes, ont la capacité de se fixer simultanément à un récepteur situé dans le noyau des cellules et de l’activer », expliquent-ils. En somme, isolément, chacune de ces substances aurait une toxicité limitée. En revanche associées, elles peuvent avoir un effet dévastateur.

« Il existe dans notre environnement environ 150 000 composés dont l’action combinée pourrait avoir des effets inattendus sur la santé humaine », poursuivent-ils. Une matière presque inépuisable de recherche à venir.

  • Source : INSERM, 3 septembre 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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