Perturbateurs endocriniens : bientôt un pictogramme?

20 juillet 2011

Dans un rapport sur les perturbateurs endocriniens approuvé par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), le sénateur Gilbert Barbier (RDSE, Jura) demande un renforcement de l’effort de recherche dans ce domaine. Selon lui en effet, « les données scientifiques disponibles rendent crédibles un lien de causalité entre les maladies liées au système hormonal et l’action de substances perturbant le système endocrinien ».

Phtalates, bisphénol A… ces substances présentes dans de nombreux produits d’usage quotidien, sont des perturbateurs endocriniens reconnus. Or comme l’explique Gilbert Barbier, « (ces derniers) pourraient être impliqués dans la survenue des cancers hormonodépendants. Chez l’homme, il s’agit principalement de cancers de la prostate, dont le nombre s’est multiplié par quatre depuis 1975. Chez la femme, le cancer du sein a vu son incidence doubler depuis 1980 ».

Certes, « les incertitudes restent nombreuses, (mais) les données sont suffisantes pour agir dés maintenant afin de protéger les populations les plus vulnérables ». Tout particulièrement les nourrissons et les femmes enceintes. L’interdiction du bisphénol A dans les biberons, entrée en vigueur au niveau européen le 1er juin dernier, va dans ce sens. Mais il reste beaucoup à faire.

Le sénateur propose ainsi « d’informer les consommateurs et d’apposer un pictogramme similaire à celui (qui est) présent sur les bouteilles d’alcool. Cela devrait avoir pour impact d’inciter les femmes concernées à éviter ces produits, et les industriels à proposer des produits de substitution ». A terme, l’objectif serait d’interdire la présence de perturbateurs endocriniens « dans les produits spécifiquement destinés aux femmes enceintes et allaitantes et aux jeunes enfants ».

Composé de 18 députés et autant de sénateurs, l’OPECST a pour mission d’informer le Parlement sur les choix technologiques du pays. Il doit aussi leur donner les moyens d’évaluer la pertinence des lois et des politiques publiques sur lesquelles il doit se prononcer. L’OPECST est assisté d’un conseil scientifique constitué de 24 experts reconnus au niveau international.

Aller plus loin : lire l’intégralité du Rapport.

  • Source : Rapport du Sénateur Gilbert Barbier – Les Perturbateurs endocriniens, le temps de la précaution, 13 juillet 2011

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