Pesticides : deux poids, deux mesures…

22 décembre 2004

Au menu des fêtes, des légumes, un peu d’eau et… des pesticides ! En effet, un produit phytosanitaire peut être autorisé dans les aliments à des concentrations jusqu’à… 500 fois supérieures à celles qui sont admises dans l’eau !

Un exemple concret avec l’endosulfan, un insecticide couramment employé en France. Dans les légumes, sa concentration est autorisée jusqu’à 50 microgrammes par kg. Dans l’eau, la tolérance n’excède pas 0,1 micro gramme par litre ! C’est d’ailleurs la norme pour chaque pesticide présent dans l’eau potable.

Pour l’atrazine, un désherbant du maïs, l’incohérence était encore plus frappante. “Etait” car ce pesticide est hors-la-loi en France depuis septembre 2003. Sa concentration était 1 000 fois plus importante dans les légumes que dans l’eau ! Quant aux nitrates dont -sans doute à juste titre- on nous rebat les oreilles, il y en a 80 fois plus dans l kg de salade verte que dans 1 litre d’eau. Même si le consommateur moyen ingère plus couramment un litre d’eau qu’un kilo de laitue, le constat est terrible : une seule feuille de salade en contient davantage qu’une bouteille d’eau !

Que se passerait-il si l’on imposait aux aliments les mêmes normes que pour l’eau ? Pour Jean Duchemin, de l’Agence de l’Eau Seine/Normandie, la réponse coule… de source. “Dès lors que l’on utilise des produits phytosanitaires, il est impossible pour les aliments, de tomber dans des normes aussi basses. On ne les utiliserait donc plus“. Comme c’est le cas d’ailleurs dans le cadre de l’agriculture biologique, dont le succès reste désespérément marginal dans notre pays…

  • Source : Direction générale de la Santé, 17 décembre 2004

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