Une pétition pour 6 semaines de congé paternité

31 octobre 2017

En France, toutes les mamans ont droit à au moins 10 semaines de congé maternité, dont 6 après la naissance. Le papa, lui, dispose, à titre facultatif, de 11 jours. Une inégalité qui commence à faire réagir. Une quarantaine de personnalités masculines ont récemment signé une pétition en faveur de l’allongement de ce congé paternité à 6 semaines. Une très bonne chose selon le Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre à Strasbourg et fondateur de la plateforme Pédiatrie online.

« Onze jours pour accueillir un enfant, c’est dérisoire », martèle le magazine Causette dans son message de présentation de la pétition lancée sur Change.org. « Soutenu par des hommes, des pères ou des futurs pères, [le magazine engagé] réclame que le gouvernement s’empare du sujet et envisage, contrairement à ce qu’il a annoncé, une réforme de ce congé paternité ».

La pétition a été signée par 58 000 femmes et hommes, parmi lesquels plus de 40 personnalités masculines. Frédéric Beigbeder, Julien Clerc ou encore Guillaume Meurice et Patrick Pelloux et les autres demandent « a minima, que ces onze jours soient obligatoires et non optionnels. Et indemnisés comme le congé maternité ». En effet, « faire de ce congé paternité une obligation lui conférerait une vraie légitimité et permettrait aux hommes de se débarrasser d’une potentielle culpabilité envers leur employeur ».

Partage des tâches

Les signataires réclament en outre « pour aller plus loin, et à terme, un allongement du congé paternité à six semaines » par mesure d’équité. Ce qui serait un signal fort pour l’égalité femmes-hommes. Sans parler du fait qu’« être deux au début de la vie d’un enfant n’est pas de trop pour partager les émotions et les tâches ».

Ce que confirme le Dr Arnault Pfersdorff. « Ce serait une excellente nouvelle, surtout en cas d’allaitement », souligne-t-il. « La maman se sentirait accompagnée pour les tâches ménagères et ainsi le rythme des tétées se mettrait en place plus sûrement. Elle récupèrerait en outre dans la journée après des nuits hachées. »

Comme le rappelle Causette, « entrer réellement dans la paternité précocement et prendre en charge les soins très tôt permettrait de rééquilibrer le partage des tâches et de lutter contre la charge mentale des femmes ». Car « quand celles-ci restent à la maison pour s’occuper d’un nouveau-né, elles gèrent également le reste des tâches domestiques. Et cette habitude se poursuit ».

Sans compter que « cela permettrait également de limiter l’impact de la maternité sur la carrière des femmes », ajoute la pétition. « Si les hommes s’investissent autant que les femmes dans la prise en charge des enfants, alors celles-ci seront moins pénalisées professionnellement. À l’embauche et dans la progression de leur carrière. »

Moins de stress et un lien plus fort

Enfin, « un papa qui retravaille tôt, ou qui va de nouveau s’absenter parfois au loin, va générer un peu de stress chez la maman. Et le bébé le ressentira. Ce qui pourra se manifester par des pleurs, des gaz, des coliques, un sommeil perturbé… », assure-t-il. « Cela représente un coût, mais le bien-être de ces semaines passées à trois est primordial et reste gravé dans la mémoire du bébé. »

  • Source : interview du Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre à Strasbourg et fondateur de la plateforme Pédiatrie online, 31 octobre 2017 – change.org, 31 octobre 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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