Pharmacovigilance : et pourquoi pas aussi pour les médicaments grand public ?

09 octobre 2001

Après tout, pourquoi ces médicaments ne bénéficieraient-ils pas du même niveau de sécurité que ceux réservés à la prescription médicale ?
Le British Medical Journal diffuse l’appel en ce sens d’un universitaire néo-zélandais et de deux responsables de la sécurité des médicaments en Grande-Bretagne. Presque le début d’une pétition… Si ces médicaments ” bénéficient souvent d’une image de sécurité du fait même qu’ils sont en vente libre ” soulignent les auteurs, ” l’expérience montre pourtant qu’ils sont loin d’être toujours innocents “.

Ce ne sont pas des paroles en l’air. Le récent retrait de tous les anti-rhumes contenant de la phénylpropanolamine illustre à merveille l’état de vide juridique qui prévaut en la matière. Il a fallu en France, la demande réitérée de plusieurs experts pharmacologues pour que la décision de ce retrait soit prise avant l’été. Il a fallu aux Etats-Unis que l’université de Yale lance une étude sur le risque d’hémorragie cérébrale pour qu’apparaisse clairement le rôle de ces médicaments dans ce domaine. Et pour que la Food and Drug Administration demande aux industriels de cesser volontairement ” la fabrication de ces produits…

La pharmacovigilance est une obligation pour les médecins comme les industriels. Tout effet secondaire inattendu lié à un médicament doit ainsi faire l’objet d’une déclaration aux autorités. En France comme dans la plupart des pays, cette obligation n’est pas toujours respectée. Surtout et pour cause, elle ne s’applique pas aux médicaments qui ne sont pas prescrits. L’appel lancé dans les colonnes du BMJ vise à changer cela. Qui s’en plaindrait ? Pas les patients en tout cas !

  • Source : British Medical Journal, 29 septembre 2001

Aller à la barre d’outils