Phobie scolaire : comment aider un enfant en souffrance ?
27 août 2014
Selon les études, la phobie scolaire toucherait entre 1 et 5% des élèves @Phovoir
Chez certains élèves particulièrement anxieux, la simple idée d’aller en classe provoque une peur panique s’accompagnant de nombreuses manifestations psychosomatiques. Rien à voir avec un caprice, c’est une véritable angoisse nécessitant une prise en charge spécifique, comme nous l’explique le psychologue Jean-Luc Aubert.
Submergés par l’angoisse, les enfants confrontés à la phobie scolaire sont pris de véritables crises de panique à l’heure de partir à l’école. Ils pleurent, crient, supplient de pouvoir rester à la maison, menacent de fuguer… Ils souffrent souvent de maux de ventre, de maux de tête et/ou d’insomnie, voire de vomissements, de diarrhées, de tachycardie, de tétanie… Des pathologies existantes telles que l’asthme ou l’eczéma peuvent s’aggraver. Ces symptômes disparaissent le plus souvent le week-end et pendant les vacances.
Souvent un terrain anxieux familial
Comment expliquer des réactions aussi fortes ? « Il est difficile de trouver une origine précise au développement d’une phobie scolaire. Comme pour toute phobie, l’insconscient joue un grand rôle », rappelle Jean-Luc Aubert. « Les enfants ont généralement un terrain particulièrement anxieux, parfois familial. Ce sont souvent des élèves appliqués, voire perfectionnistes. » La phobie scolaire peut aussi trouver ses fondements dans une peur ancienne de la mort réactivée par un traumatisme récent, un deuil familial par exemple.
Il ne faut surtout pas forcer un enfant présentant des symptômes de phobie scolaire à aller en cours. Malgré tout, même si sa souffrance est réelle et doit être prise en charge, les spécialistes sont unanimes : plus il va éviter l’école, plus il lui sera difficile d’y retourner.
Le suivi de cours par correspondance n’est en général pas recommandé, sauf dans les rares cas les plus graves. En cas d’inquiétude, il est donc essentiel de demander rapidement l’avis d’un spécialiste. Le mieux est de contacter votre mairie ou l’hôpital le plus proche. Ils pourront ainsi vous orienter vers le centre médico-psychologique dont vous dépendez. Une fois le diagnostic posé, le travail conjoint de l’équipe pédagogique de l’établissement scolaire, d’un thérapeute et de la famille permettra d’envisager un retour progressif et serein à l’école.
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Source : Interview du psychologue Jean-Luc Aubert, auteur de « Comprendre l’enfant, comprendre l’élève » chez Nathan, le 05 août 2014 ; Mémoire de l’Ecole Nationale de la Santé Publique de Christine Moreau-Pascal.
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Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Vincent Roche