Un pic de pollution jamais atteint à Paris
24 novembre 2014
« Dans les villes où l’on observe des niveaux de pollution élevés, la mortalité dépasse de 15% à 20% celle enregistrée dans d’autres villes ou l’air est relativement plus sain », Organisation mondiale de la Santé (OMS). ©Phovoir
Depuis 18 mois, le ballon Generali mesure – 7 jours sur 7 – le taux de pollution dans l’air parisien. La sonde envolée à quelques 300 mètres d’altitude vient d’émettre ses premières données. Résultat, le pic de pollution parisien a été atteint le 13 décembre 2013 avec 6 millions de particules très fines par litre d’air respiré, soit 30 fois plus qu’un jour normal.
« La situation du 13 décembre est comparable à celle du tabagisme passif », viennent de révéler les experts en charge du projet Generali (Airparif, le CNRS, Aéorophile et la Mairie de Paris). Une fois les prélèvements aériens analysés au sol, « un test en laboratoire a en effet montré que la fumée de 8 cigarettes dans une pièce d’environ 20 m² produit autant de particules que le taux enregistré dans cet échantillon ».
Cet épisode est intéressant, car « les résultats différent de ceux jusqu’ici observés », ont-ils expliqué. « Le 13 décembre, si les particules fines étaient comparables à une journée standard, les particules très fines, encore plus petites, en revanche étaient particulièrement nombreuses, avec une moyenne de 3 millions de particules enregistré en 24 heures ». Ainsi, l’air analysé ce jour contenait 200 fois plus de particules très fines que de particules fines.
Petites mais toxiques
Lorsqu’elles sont respirées, les particules très fines sont pourtant les plus toxiques pour l’organisme. De taille microscopique (entre 0,2 et 1 μm), elles franchissent les voies respiratoires pour s’infiltrer dans les régions bronchiolaires et alvéolaires, voire atteindre d’autres organes plus profonds. A l’inverse, les particules fines – mesurant entre 1 et 10 μm – sont nocives mais uniquement pour les voies nasopharyngées (bouche, nez, pharynx, larynx).
Rappelons que « la pollution atmosphérique a des effets avérés sur la santé et contribue au développement de pathologies chroniques », indiquent les experts. Ainsi, l’exposition quotidienne aux particules – quelle que soit leur taille – augmente le risque de maladies cardiovasculaires et respiratoires mais aussi de cancers pulmonaires.
Pour suivre en temps réel le taux de pollution à Paris, les données sont disponibles sur le site www.ballondeparis.com. Autant d’informations pour toute la France à consulter sur le site www2.prevair.org.
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Source : Generali, Airparif, le CNRS, Aéorophile et la Mairie de Paris, 24 novembre 2014.
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet