Pilule abortive : alerte sur des « pénuries »

18 avril 2023

Selon l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds), le misoprostol, utilisé dans les avortements médicamenteux, est en pénurie à Lille et en région parisienne. L’OTMeds appelle le ministère de la Santé à « des mesures fortes pour défendre le droit à l’IVG ».

L’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds) a alerté dans un récent communiqué sur les pénuries de misoprostol qui touchent actuellement la France, à Lille et en Ile-de-France dans une moindre mesure. Pour rappel, cette molécule est utilisée pour les avortements médicamenteux. L’OTMeds précise que l’alerte a été lancée voici plusieurs semaines et pointe l’inaction du ministre de la Santé François Braun.

Selon les informations disponibles sur le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), mises à jour mardi 18 avril, le Misoone 400 microgrammes est actuellement « en tension d’approvisionnement ». La remise à disposition du médicament, l’un des deux disponibles en France à base de misoprostol avec le Gymiso 200 microgrammes, est prévue au 30 avril. Pour le Gymiso, l’ANSM annonce une remise à disposition dès hier, le lundi 17 avril.

 

Dans un nouveau communiqué daté du 18 avril, l’OTMeds remet en cause le terme de « tension d’approvisionnement » : « Une pénurie se traduit par un contingentement ou une indisponibilité de fait sur un territoire donné. Les témoignages des professionnels montrent qu’il y a bien pénuries de pilules abortives par endroits et par séquences ».

Les médicaments utilisés dans 76 % des avortements

En France, l’avortement médicamenteux consiste à prendre successivement deux médicaments. La mifépristone – menacée d’interdiction aux Etats-Unis – qui interrompt la grossesse, puis, 24 à 48 heures plus tard, le misoprostol, qui provoque les contractions et l’expulsion de l’embryon.

 « Nous attendons du gouvernement des éclaircissements sur son inaction et des mesures fortes pour défendre le droit à l’IVG et prévenir enfin efficacement les pénuries de médicaments », note l’OTMeds dans son communiqué. L’observatoire réclame notamment des mesures afin de promettre aux femmes des alternatives en cas de pénuries. « En cas de problème industriel, comme une impureté, qui ralentit ou arrête la fabrication, il n’y a aucune solution de repli. Le monopole lié au statut de propriété intellectuelle sur le médicament en question nous prive de solutions alternatives », regrette l’OTMeds.

A noter : Selon les chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), 76 % des IVG réalisées en France en 2021 étaient des avortements médicamenteux.

  • Source : OTMeds, ANSM, Drees, Ameli.fr

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin - Edité par Charlotte David

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