Plomb : le risque est présent même à faibles doses

22 juillet 2011

L’Académie nationale de Pharmacie vient de recommander au gouvernement, d’abaisser le seuil d’intervention sanitaire contre l’imprégnation au plomb des enfants avant 6 ans. Elle propose de le fixer à 50 microgrammes (μg) de plomb par litre de sang, au lieu de 100 μg aujourd’hui.

« L’évolution des connaissances sur les risques (liés) aux faibles doses de plomb, et l’ensemble des données scientifiques disponibles démontrent que les réglementations pour la surveillance du saturnisme doivent être révisées », explique l’Académie nationale de Pharmacie.

Depuis plusieurs années, les niveaux de plomb ont considérablement diminué dans les pays développés. De nombreux produits en sont désormais exempts. C’est le cas des peintures utilisées dans le bâtiment, des canalisations d’eau, du carburant… Les valeurs moyennes de plombémie ont donc chuté de manière drastique. Et avec elles, le nombre de cas de saturnisme. « Il devenait ainsi plus facile d’étudier les effets du plomb (lorsqu’il est présent) à des doses plus faibles. Les études récentes ont ainsi démontré que certains effets du plomb étaient sans seuil ou que de nombreux effets pouvaient survenir pour des plombémies inférieures à 100 μg/l ».

L’Académie signale plusieurs travaux scientifiques récents, qui justifient la baisse du seuil d’intervention aujourd’hui proposée : retard de la puberté chez les filles, même en dessous de 30 μg/l, hausse de la tension artérielle, augmentation du risque d’infertilité… « La santé des enfants mais aussi des adultes peut être altérée par des imprégnations relativement faibles au plomb », soulignent les académiciens.

Ils recommandent également « d’étendre le niveau d’intervention de 50 μg/l aux femmes en âge de procréer, en cas d’exposition avérée au plomb ». Autre population visée, les professionnels exposés aux dérivés de plomb. L’objectif serait de ne pas dépasser la valeur limite de 100 μg/l pour les hommes, et de 50 μg/l pour les femmes.

  • Source : Académie nationale de Pharmacie, juillet 2011

Aller à la barre d’outils