Pollution : 48 000 décès par an en France
21 juin 2016
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Les derniers travaux de Santé publique France sur l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique sont sans appel. Dans l’Hexagone, elle entraîne une perte d’espérance de vie pouvant dépasser 2 ans dans les villes les plus exposées. Les villes plus petites ainsi que le milieu rural ne sont pas pour autant épargnés. Ces résultats confirment l’importance de poursuivre les efforts en termes d’amélioration de la qualité de l’air.
Les résultats de l’étude menée par Santé publique France actualisent la dernière estimation publiée en 2000 dans l’étude européenne CAFE. Celle-ci annonçait plus de 40 000 décès annuels liés à la pollution en France. Cette année, les estimations s’élèvent à 48 000.
Les grandes villes sont bien sûr les plus impactées. Ainsi, « dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants les résultats montrent, en moyenne, une perte de 15 mois d’espérance de vie à 30 ans du fait des particules fines PM2 ». Dans les villages et villes $ de 2 000 à 100 000 habitants, « la perte […] est de 10 mois en moyenne ». Mais le milieu rural n’est pas en reste. « Ce sont en moyenne 9 mois d’espérance vie qui [y] sont estimés perdus. »
En outre, une autre étude menée dans 17 villes en France, de 2007 à 2010, a permis de calculer l’impact des pics de pollution sur la santé. Résultat, c’est en réalité « l’exposition (chronique ndlr) à la pollution, quotidienne et dans la durée est la plus délétère », soulignent les auteurs. « Les pics de pollution ayant un effet marginal. »
Des efforts nécessaires et utiles
Ce terrible constat n’est pas inéluctable pour autant. Les travaux de Santé publique France insistent sur « les bénéfices sanitaires potentiels importants associés à une amélioration de la qualité de l’air ». Dans un scénario où « l’ensemble des communes réussissait à atteindre les niveaux de PM2 observés dans les 5% des municipalités les moins polluées, 34 000 décès pourraient être évités chaque année ».
Pour y parvenir, de nombreux efforts doivent être entrepris par les politiques publiques en matière de « modification de la composition des carburants, de mise en place de péage urbain, de pratique du vélo, de réduction d’émissions industrielles… »
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Source : Santé publique France, 21 juin 2016
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche