La pollution menace la faune sauvage
27 juin 2016
Mettus/shutterstock.com
Comme l’Homme, la faune sauvage est exposée aux particules toxiques de l’environnement. De précédents travaux ont déjà évalué cet impact à Paris et Lyon, des zones urbaines où les taux de pollution sont les plus élevés. Mais qu’en est-il des moyennes villes et des territoires plus isolés ?
Des scientifiques français du Centre nationale pour la recherche scientifique (CNRS) ont mené une étude auprès de merles noirs (Turdus merula). Un travail effectué à Niort et La Rochelle pour évaluer l’effet de la pollution sur la faune sauvage dans des villes de taille moyenne.
Pendant la collecte, des dizaines d’oiseaux victimes du trafic routier ont pu être récupérées « dans des zones plus ou moins urbanisées (…), dans les secteurs agricoles et forestiers. » Et dans des proportions plus minimes, les scientifiques ont aussi récupéré des cadavres de merles noirs en ville. Seconde étape, l’analyse de la concentration en métaux lourds (argent, cadmium, mercure, plomb) effectuée à partir des plumes.
Des traces de mercure
Résultat, les merles sont bien exposés à un risque de « contamination par les polluants », expliquent les scientifiques dans le journal Science of the Total Environnent. Autres points, les merles présentaient des taux de plomb et de cadmium supérieurs aux oiseaux des grandes villes. Et ces concentrations élevées de métaux lourds vont de pair avec une légère augmentation de la sécrétion de corticostérone, « une hormone dont la concentration varie en fonction du stress et du métabolisme des volatiles ».
« Une contamination même modérée pourrait avoir des conséquences néfastes sur la physiologie des animaux sauvages », souligne Frédéric Angelier, chargé de recherche au Centre d’études biologiques de Chizé. Une fragilité liée à la « perturbation des mécanismes hormonaux qui régulent leur métabolisme et leur réaction au stress ».
*Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CEBC – CNRS-Université de La Rochelle) et du Laboratoire Littoral Environnement et Sociétés (LIENSs – CNRS/Université de La Rochelle).
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Source : Centre nationale pour la recherche scientifique (CNRS), le 21 juin 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet