Polyarthrite : toute une éducation !

22 février 2005

Les maladies chroniques comme le diabète, l’asthme ou la polyarthrite nécessitent un traitement au long court. Donc des contraintes de vie importantes. Heureusement, le patient n’est pas seul face à sa maladie. Des spécialistes sont là pour l’accompagner.

Il y a un an, un programme d’éducation thérapeutique consacré à la polyarthrite rhumatoïde a été créé. Il existait déjà des “écoles de l’asthme”, du diabète ou, plus récemment de l’hépatite C. Toutes ont fait leurs preuves. Le but de l’éducation thérapeutique, c’est de fournir des “outils” aux soignants, pour aider le patient et améliorer sa qualité de vie.

David-Romain Bertholon, chef de projet du Département de Santé Publique dans le domaine de l’éducation et de l’information du patient, nous explique : “Pendant 1 an, 20 professionnels de santé se sont réunis pour définir les préoccupations et les besoins des polyarthritiques. Nous en avons tiré 11 fiches comportementales et 50 cartes thématiques sur les symptômes ressentis par les malades : douleurs, fatigue… Ces documents aident les éducateurs à former les professionnels de santé“. Infirmières, pharmaciens, rhumatologues, psychologues, ergothérapeutes et membres d’associations ont confronté leurs expériences auprès des patients. L’occasion de faire le point sur les différents aspects de la maladie, physiques et psychologiques.

Quand l’écoute fait partie du traitement
Les patients vivent à 100% avec leur maladie. Mais ils ne sont pas tous prêts à avouer leur difficulté au corps médical“, ajoute David-Romain Bertholon. En effet, avouer d’emblée à son médecin que la polyarthrite gêne ses relations sexuelles avec son partenaire, ce n’est pas facile… “Il faut parfois l’intervention d’une autre personne pour écouter et orienter le patient vers le spécialiste qui saura le mieux répondre à son problème“, précise-t-il.

Le Dr Sophie Pouplin, rhumatologue au CHU de Rouen, a participé au groupe de travail sur la polyarthrite. “Cette réflexion nous a permis d’aller au plus près des préoccupations du patient. D’avoir une vison plus large à travers différentes disciplines et d’aller au coeur de ce que souhaite le malade“. Car un entretien dans le cadre de l’éducation thérapeutique dure une heure. Ce n’est pas une banale consultation. C’est prendre le temps d’écouter les patients. Ce temps, si précieux, qui manque tant aux médecins et personnels hospitaliers…

Cette formation est proposée aux professionnels de santé en contact direct avec les polyarthritiques et notamment aux infirmières qui les accueillent à l’hôpital, pour y recevoir leur traitement. Une amélioration de l’écoute et de la compréhension qui compte beaucoup pour les patients.

  • Source : Le Courrier du Vietnam, 18 février 2005 - Photo FAO 3312

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