Pompes à morphine : le compte n’y est pas !

Une enquête réalisée auprès de 450 établissements publics et privés en France met en évidence leur sous-équipement en pompes à morphine. Faute de moyens, ces structures ont décidé de se tourner vers la charité publique.

« Au total, 2 074 pompes sont demandées par les 450 établissements, dont un tiers pour un usage ambulatoire » affirme Martine Jambon, qui a créé en 2000 l’Association pour le contrôle de la douleur des patients (ACDP), à l’origine de cette enquête. Selon elle, les demandes proviennent de tous les services de santé, y compris des maternités, ainsi que des services d’hospitalisation à domicile (HAD).

Martine Jambon s’inquiète du manque de volonté du gouvernement en la matière. Le ministère de la Santé lui a fait valoir que les demandes de subventions étaient gelées. « On me dit d’attendre un mois et demi avant de refaire ma demande. Or l’ACDP envisageait de mettre en place 100 pompes anti-douleur. » La solution selon elle, passe pourtant par l’Etat. « Il doit inciter les directeurs de cliniques et d’hôpitaux à consacrer une ligne budgétaire spécifique à la prise en charge de la douleur. »

La tentation de se tourner vers le privé pour parvenir à endiguer la pénurie est de plus en plus pesante. Selon le Dr Jean-Pierre Martin, cancérologue à la clinique privée Saint-Jean de Lyon, « en l’absence d’enveloppe budgétaire on ne va pas regretter que des partenaires privés permettent l’achat de pompes à morphine ou financent des actions de formation. » Cependant affirme-t-il, « est-ce vraiment à la charité publique de faire office de rustine ? » Certainement pas.

Pour autant il existe une alternative moins coûteuse, et considérablement plus agréable pour le patient, les pompes à morphine portables à domicile. Elle s’appuie sur un service de garde 24h sur 24, la location de la pompe portable étant prise en charge par la sécurité sociale dans le cadre d’un tarif d’agrément. Une solution économique, et qui permet surtout au malade de vivre dans son environnement !

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  Source : Le Quotidien du Médecin, n° 7259 p.13