Post-ménopause : la testostérone stimule la libido
01 août 2019
Aaron Amat/shutterstock.com
Chez les femmes, la concentration de testostérone contribuerait à la bonne vitalité sexuelle après la ménopause. Le point sur le rôle de cette hormone souvent attribuée à tort comme le propre exclusif de la virilité masculine.
Contrairement aux idées reçues, la testostérone n’est pas le propre de l’homme. Sa concentration importe pour le désir sexuel et l’atteinte de l’orgasme de la femme. Mais aussi pour le maintien « des fonctions métaboliques, de la force musculaire, de la fonction cognitive et la stabilité de l’humeur ».
Or au fil de l’âge et jusqu’à la ménopause, la concentration en testostérone féminine diminue. Pour pallier cette carence, « la prise de testostérone vient stimuler la libido, la fonction sexuelle et le plaisir », assurent des chercheurs australiens, auteurs d’une méta-analyse rassemblant 36 essais menés auprès de 8 480 femmes, entre janvier 1990 et décembre 2018. Et ce traitement « diminue aussi l’anxiété en lien avec la sexualité ».
Des observations obtenues en comparant « l’effet d’une supplémentation en testostérone et celui d’un autre traitement hormonal à base d’œstrogène, avec ou sans progestérone ». Et ce au sein des 15 groupes incluant au total 3 766 femmes ménopausées (naturellement ou artificiellement).
Comment maintenir un bon niveau de testostérone ? Mieux vaut privilégier les formes non orales pour éviter les effets lipoprotéiques liés à la prise de comprimés oraux. Les formulations non orales n’ont pas d’autres « effets secondaires qu’une légère prise de poids, de légers épisodes d’acné et un ralentissement de la pousse des cheveux ». Mais d’autres études sur les effets à long terme restent nécessaires.
La priorité aujourd’hui ? « Adapter les dosages en testostérone aux besoins des femmes. Les pilules délivrées pour les hommes sont trop concentrées et présentent des risques d’effets indésirables pour la population féminine », explique le Pr Susan Davis de l’Université de Monash. « Environ un tiers des femmes éprouvent une diminution de leur testostérone passé 50 ans. Or ces dernières peinent à trouver des supplémentations adéquates. De nouvelles formules et recommandations doivent être pensées pour les femmes. »
A noter : dans la méta-analyse, la prise de testostérone n’a pas entraîné de bénéfices sur les fonctions cognitives, sur la densité osseuse et musculaire. Idem concernant la diminution du risque de déprime. Le taux de sucre dans le sang, la tension artérielle et le sur-risque de pathologie mammaire n’ont pas été impactés. Pour le cancer du sein, d’autres études doivent être menées pour confirmer l’effet.
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Source : Lancet Diabetes & Endocrinology, le 26 juillet 2019
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet