Pour des vaches aux urines moins parfumées…
13 septembre 2011
Il serait possible en ajoutant des tanins à l’alimentation donnée aux vaches, de réduire les émissions d’ammoniac par les élevages. Et du coup, les (grosses) mauvaises odeurs qui en émanent… C’est ce que montrent plusieurs études menées aux Etats-Unis, lesquelles on s’en doute, suscitent beaucoup d’intérêt.
Les vaches sont habituellement nourries avec un régime comportant une forte proportion de protéines. Problème : ces protéines une fois digérées, sont dégradées en azote éliminé principalement par voie urinaire. L’azote en effet, forme de l’urée. Au contact du fumier cette dernière est transformée en ammoniac, un gaz particulièrement malodorant. Ses effluves désagréables, âcres et irritantes, ont des effets potentiellement néfastes sur la santé – des hommes comme des bêtes. Ainsi l’ammoniac contribue-t-il aussi à la pollution atmosphérique.
Sachant qu’une vache laitière émet en moyenne 5 000 litres d’urine par an, qu’on en compte 10 millions aux Etats-Unis – mais également 4 millions en France- les quantités donnent le vertige !
D’après trois études présentées au congrès national de la société américaine de chimie (ACS), l’adjonction de tanins à la nourriture des vaches pourrait constituer une solution au problème. Cela permet en effet de réduire les émissions d’ammoniac dans des proportions variables en fonction du régime. Moins 30% lorsque la ration alimentaire est appauvrie en protéines, et moins 16% quand le régime hyper-protéiné est maintenu.
Les tanins en effet diminuent la production d’urée, et par voie de conséquence celle d’ammoniac. Le Dr J. Mark Powell, du service de recherche agricole au département de l’agriculture américain, a présenté ces résultats au congrès de l’ACS. Et il appelle, naturellement, à systématiser l’adjonction de tanins dans la nourriture des bovins.
Les vaches sont décidément un objet de recherche « tendance »… Depuis quelques années en effet, des chercheurs travaillent sur la digestion de ces bestiaux. Et pour cause, au cours de cette phase, elles produisent des micro-organismes qui se trouvent à l’origine de la production du méthane. Lequel est un gaz à effet de serre désormais bien connu, qui comme le dioxyde de carbone, contribue au réchauffement de la planète !
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Source : Feeding tannins to dairy cows abates ammonia emissions from barns and soils; J. Powell, congrès de l'ACS, jeudi 1er septembre 2001 – site de l'Institut national de la Recherche agronomique, consulté le 30 août 2011.