Pour sauver 8 millions d’enfants, c’est zéro alcool !
07 septembre 2006
Retards de croissance, anomalies du crâne et du visage, troubles du système nerveux central… le Syndrome d’alcoolisation foetale (SAF) mérite bien la Journée mondiale qui lui est consacrée demain. Il frappe 3,5 enfants sur 1 000 en France.
Ce qui est beaucoup par rapport à des pays comme le Canada où 1 sur 1 000 “seulement” en serait victime. N’allez donc pas croire que cette affliction, décrite pour la première fois en 1968 par le nantais Paul Lemoine qui en avait publié 127 cas, ne concerne que “les autres”
Eh oui ! Comme le souligne le Dr Michel Craplet, médecin délégué de l’Association nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) le SAF est né en France… Paul Lemoine cependant, fut moqué. Il fallut attendre 5 ans que des Américains publient… 5 cas dans The Lancet, pour que le SAF devienne “une réalité médicale“. C’est la France éternelle…
Au moins devint-il alors possible d’assurer une prise en charge pour ces enfants. Et aussi de réfléchir à une prévention auprès des mères. Travail militant, obscur, qui fait appel à toutes les énergies volontaires : médecins, sage-femmes, psychologues et sociologues. “Alcool, grossesse et santé des femmes” est le résultat de 4 ans d’un intense travail coopératif dans le département du Nord. Le travail de professionnels qui se sont intéressés à ces enfants victimes de l’alcool, et à ces femmes qui les ont enfantés. Des expertises diverses, rassemblées sur 160 pages et résumées dans une langue accessible à tous.
Le principal intérêt de cet ouvrage, c’est de retracer clairement et simplement, l’histoire toute récente du SAF et de sa reconnaissance comme problème de santé publique. C’est aussi d’envisager les solutions, les moyens de prévention. C’est enfin de ne pas craindre de reconnaître “les situations insolubles“. L’histoire du petit Bernard, né à terme avec un poids de 1 470 g, fait froid dans le coeur. Au début, il se développe “presque” normalement. Presque seulement. En fait, Bernard marchera à 27 mois. A 23 mois, son expression verbale correspond à un enfant de 9-10 mois. Et surtout “son visage se referme, il n’y a pas de sourire, pas d’expression dans son visage, il n’échange pas.”
Bernard sera un inapte social. Il aura une vie gâchée. Et selon la March of Dimes Foundation il y en aurait ainsi 8 millions par an dans le monde. Parce qu’il n’est pas nécessaire d’être ivre pendant la grossesse pour ruiner la vie de son enfant, parce qu’un verre régulier suffit, la seule option valable, c’est zéro alcool. Vous voulez en savoir plus ? Commandez donc “Alcool, grossesse et santé des femmes“.