Pour supprimer les règles, vive la pilule en continu !

02 novembre 2006

Les règles, dans leur rythme mensuel, sont naturelles. Mais le fait d’en avoir sous pilule contraceptive ne l’est pas du tout. Et aujourd’hui, le fait de prendre la pilule en continu permet à la femme de s’en affranchir totalement.

Pour certaines, c’est un vrai plus. Le phénomène de la menstruation survient lorsqu’un cycle se termine sans qu’un oeuf ne s’implante, faute de fécondation de l’ovule. Des débris de la paroi de l’utérus – qui avait proliféré pour recevoir cet ovule fécondé -s’éliminent alors. Or la prise de pilule en supprimant l’ovulation, élimine la cause même des règles !

Comme le rappelle le Pr Jean-Michel Foidart de l’Université de Liège, c’est l’arrêt de toute contraception pendant 7 jours après 21 jours sous pilule, qui, provoque artificiellement l’apparition des règles. « Ce rythme a été instauré lors de l’invention de la première pilule contraceptive dans les années 60, pour éviter de bouleverser les habitudes des femmes ».

Pour la plupart d’entre elles, les règles sont améliorées par la prise de pilule. Mais ce n’est jamais un grand moment de bonheur, c’est le moins qu’on puisse dire ! D’où l’idée d’administrer la pilule en continu pendant trois ou six mois, voire davantage, pour carrément supprimer les règles et leurs désagréments. « Une vingtaine d’études ont montré l’efficacité et l’innocuité de ce type de pilule ».

La diminution des effets secondaires et l’amélioration du confort des femmes se sont traduites dans plusieurs domaines. « D’abord la réduction des quantités d’estrogènes apportés, puis la mise au point de nouveaux progestatifs très proches de la progestérone naturelle comme la drospirénone. Cette dernière permet de lutter contre la rétention d’eau et de sels dans l’organisme ».

Cette rétention, provoquée par les estrogènes, entraîne une prise de poids et des sensations désagréables de boudinement, de gonflement ou de tension mammaire. « Elle est efficacement combattue par la drospirénone». Associé à la prise en continu, ce nouveau type de progestatif apporte une bien meilleure tolérance à la contraception orale. Or une pilule bien supportée, est une pilule moins oubliée…

  • Source : Entretien avec le Pr Jean-Michel Foidart de l’Université de Liège - Photo Marc Dietrich - FOTOLIA

Aller à la barre d’outils