Pourquoi a-t-on mal à la tête quand il fait froid ?

05 février 2024

Les Anglo-Saxons parlent de brain freeze. Autrement dit le… gel du cerveau ! Derrière cette expression se cachent ces maux de tête que l’on peut ressentir en mangeant une glace. Voire quand il fait grand froid. Par quel mécanisme ?

Les liens entre le froid et la migraine se vérifient avec l’ingestion d’un aliment froid tel qu’une glace. Il s’agit en effet d’une douleur relativement intense et occasionnelle ressentie au niveau de la tête lorsque vous mangez ou buvez très froid. Dans pareil cas, vous avez en quelque sorte pris de court votre cerveau qui a ressenti une température anormalement froide dans cette zone située proche du palais. Résultat : pour la réchauffer, il va avoir tendance à augmenter le flux sanguin vers celle-ci. Ce brusque afflux est ainsi interprété comme une douleur par les cellules nerveuses.

Des vaisseaux contractés

De nombreuses personnes seraient également davantage victimes de migraines en hiver, notamment lorsque le thermostat bascule dans le négatif. Les raisons demeurent floues. Mais elles pourraient bien se situer, encore une fois, du côté de la circulation sanguine. En effet, le risque de mal de tête peut augmenter lors de changements dits hémodynamiques. Autrement dit, de modifications du flux sanguin, en particulier lorsqu’il fait froid puisque ce dernier provoque une contraction des vaisseaux sanguins.

Des gènes à la rescousse ?

Enfin, cette adaptation du cerveau au froid pourrait aussi avoir des explications génétiques. En l’occurrence au niveau du gène TRPM-8. En effet, au fil des siècle, ce dernier a subi des variantes qui ont permis à l’Homme de s’adapter au froid… Mais l’aurait rendu plus sensible à la migraine.

Ainsi, cette variante est largement répandue chez les individus vivant dans les pays situés aux hautes latitudes : chez 88 % des Finlandais contre 8 % des Nigérians.  Un tel résultat pourrait en expliquer pourquoi la prévalence de la migraine est plus forte dans les populations nordiques que chez les Africains et les Afro-américains.

  • Source : Key FM, Abdul-Aziz MA, Mundry R, Peter BM, Sekar A, D’Amato M, et al. (2018) Human local adaptation of the TRPM8 cold receptor along a latitudinal cline. PLoS Genet 14(5): e1007298 – Inserm – Bansal Hospital – Harvard Medical School. Sites consultés le 2 février 2024

  • Ecrit par : David Picot – Edité par Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils