Pourquoi frissonne-t-on quand il fait froid ?

07 février 2022

Quand la température descend, il arrive que l’on frissonne, que l’on grelotte. Pourquoi cela ? Zoom sur un mécanisme corporel naturel.

« L’organisme de tous les animaux au sang chaud, ce qui inclut donc les humains, doit maintenir une température centrale constante au 10e de degré près », informe le Pr Marc-Antoine Pistorius, spécialiste de médecine vasculaire au CHU de Nantes. Et ce quelle que soit la température extérieure. Pour ce faire, il dispose de plusieurs méthodes de régulation afin de s’adapter au froid notamment. Celles-ci permettent de faire remonter la température centrale de notre corps.

« Notre thermostat de régulation se trouve dans l’hypothalamus », explique-t-il. Dans cette glande se situent également des capteurs internes de variation de température. D’autres capteurs, extérieurs cette fois, se situent sur notre peau. Ceux-ci préviennent le cerveau dès que survient la moindre variation extérieure.

Deux mécanismes efficaces

C’est alors que se mettent en branle les mécanismes de réchauffement de l’organisme. « Il y a en 3 mais seulement deux sont utiles chez l’humain », précise Marc-Antoine Pistorius. Le premier à s’enclencher est la vasoconstriction périphérique. « Pour privilégier le maintien d’une température suffisante pour le noyau central, c’est-à-dire nos organes et le cerveau en particulier, le corps sacrifie les extrémités et réduit le débit sanguin vers les mains, les pieds, le nez et les oreilles. »

Le second mécanisme est donc celui du déclenchement des frissons. « Le corps déclenche des contractions musculaires involontaires des muscles striés toutes les 10 secondes environ », précise-t-il. Le phénomène débute au niveau de la mâchoire puis s’étend au reste du corps. La fonction de ces grelottements est de produire de la chaleur, ce qui est tout à fait efficace durant une heure environ. Ensuite, si le corps n’a pas retrouvé le confort d’une température suffisante, ce mécanisme n’est plus d’aucune utilité.

Le 3e mécanisme ne nous concerne plus vraiment puisqu’il s’agit de l’érection des poils. Celle-ci permet aux animaux à fourrure d’améliorer l’isolation du froid. Chez l’humain aujourd’hui, l’adaptation par les vêtements à la température extérieure a remplacé ce phénomène naturel.

  • Source : Interview de Pr Marc-Antoine Pistorius, Médecine Vasculaire - CHU de Nantes, 31 janvier 2022

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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