Pourquoi les mères de jumeaux courent-elles un plus grand risque cardiovasculaire ?
07 février 2025
Selon une étude publiée dans la revue European Heart Journal, le risque d'être hospitalisées pour une maladie cardiaque est deux fois plus élevé l'année suivant la naissance pour les mères de jumeaux que pour celles qui accouchent d'un seul enfant.
« Le taux de grossesses gémellaires dans le monde a augmenté au cours des dernières décennies, en raison des traitements de fertilité et de l’âge avancé des mères », explique le Pr Cande Ananth du département d’obstétrique, de gynécologie et des sciences de la reproduction de la faculté de médecine Rutgers Robert Wood Johnson, dans le New Jersey, aux États-Unis. « Des études antérieures n’ont montré aucun risque accru à long terme de maladie cardiovasculaire lors du suivi des personnes ayant eu une grossesse gémellaire. Cependant, cela est contraire à ce que nous observons cliniquement. »
Un cœur qui travaille davantage
Alors qui dit vrai ? Pour le savoir, les équipes du Pr Cande Ananth ont analysé les données de 36 millions d’accouchements aux États-Unis entre 2010 et 2020. Leurs conclusions sont sans appel : le taux d’hospitalisation pour maladies cardiovasculaires est significativement plus élevé chez les mères de jumeaux (1 105 cas pour 100 000 accouchements) que chez les mères d’enfants uniques (734 cas pour 100 000). Et pour celles ayant développé une hypertension artérielle gravidique, le risque était même multiplié par 8 !
« Le cœur maternel travaille plus dur pour les grossesses gémellaires que pour les grossesses simples », analysent les auteurs. « Il faut des semaines pour que ce cœur revienne à son état d’avant la grossesse. » Les scientifiques ont en effet observé que le risque semble diminuer après la première année.
« Les personnes ayant eu une grossesse gémellaire doivent donc être conscientes de l’augmentation à court terme des complications des maladies cardiovasculaires au cours de la première année après la naissance, même si leur grossesse n’a pas été compliquée par des problèmes d’hypertension artérielle, comme la prééclampsie », concluent-ils.