Pourquoi un chien mord-il ?

10 février 2021

Tout chien, quelle que soit sa race, peut mordre. C’est en substance le message de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un avis rendu récemment à ce sujet. Elle y précise les facteurs de risque à surveiller.

Selon un rapport de 2007, environ 10 000 morsures par an faisaient l’objet de mises sous surveillance sanitaire. Des chiffres sous-estimés selon l’Anses, qui inculpe la réglementation en vigueur. Celle-ci se base uniquement sur la race de l’animal pour identifier les chiens à risque et prévenir les accidents. Or ce seul élément ne permet pas de prédire de manière fiable le risque de morsure.

Pourquoi ce chien ?

Outre la race, l’Anses estime que d’autres éléments devraient être pris en compte pour prévenir les morsures :

  • « son sexe, les chiens mâles étant plus agressifs que les femelles » ;
  • « son âge, les chiens adultes (de 1 à 7 ans) étant plus à risque que les chiens jeunes (moins d’1 an) » ;
  • « ses conditions de développement, une séparation de la mère et de la fratrie trop précoce ou un contact avec l’humain trop tardif étant associés à des risques de morsure plus élevés » ;
  • le non-respect de « son bien-être, ses besoins et attentes » participe à une augmentation du risque ;
  • une détérioration de « sa santé mentale et physique : affections douloureuses, altération de l’état émotionnel et troubles du comportement » favorisent un comportement agressif ;
  • « l’éducation reçue et le mode de vie peuvent contribuer à l’émergence de comportements agressifs. » Par exemple, un gros chien vivant dans un trop petit appartement et n’ayant pas la possibilité de se défouler suffisamment peut développer une attitude agressive ;
  • « l’incompréhension du propriétaire face à des signaux d’agression ou de menace exprimés par l’animal. » Le léchage de la truffe, des bâillements répétitifs, le détournement du regard notamment, s’ils sont ignorés, sont des signes de mal-être pouvant conduire à une réaction par morsure.

 

Certaines personnes risquent-elles davantage d’être mordues ?

Les personnes exposées à un risque élevé de morsure peuvent elles aussi être identifiées grâce à plusieurs critères. Ainsi, l’âge arrive en tête car les enfants en bas âge constituent une part importante de victimes. C’est pourquoi « il ne faut jamais laisser un enfant seul avec un chien sans la surveillance active d’un adulte ». Et ce même s’il s’agit du chien du foyer ou de celui des grands-parents par exemple. En effet, « la majorité des morsures d’enfants en bas âge (…) a lieu dans l’espace privé ».

D’autres catégories sont aussi exposées à un risque important de morsure : les professions en contact fréquent avec les chiens – vétérinaires ou personnel soignant, animaliers, conducteurs cynotechniques ou éducateurs canins – et les personnes utilisant les chiens de fonction particulière, de garde et de défense.

A noter : l’Anses propose « la création d’un observatoire des morsures qui permettrait d’enrichir les données disponibles, d’alimenter les travaux de recherche mais aussi de formuler des conseils plus ciblés et adaptés au risque existant ».

  • Source : Anses, février 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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