Prématurité : des enfants en meilleure santé !
30 août 2017
Naître prématurément est un facteur de risque pour la santé. C’est moins vrai aujourd’hui. Voilà la bonne nouvelle transmise par l’Inserm dans le cadre de son enquête EPIPAGE-2. En effet, en 20 ans, la survie des enfants nés prématurément s’est nettement améliorée. De plus les séquelles cérébrales à l’âge de 2 ans ont diminué de moitié chez ces petits.
Des chercheurs lillois et parisiens ont mené une grande enquête auprès de 5 000 enfants. Leur objectif, « mieux comprendre les facteurs associés à la prématurité des enfants, plus précisément à leur devenir neuro-moteur, sensoriel et à leur développement global à 2 ans ». Les résultats d’EPIPAGE-2* ont été comparés à ceux recueillis en 1997 dans une enquête similaire menée dans 9 régions françaises. Les informations recueillies l’ont été grâce à des questionnaires fournis aux parents.
Résultat, une nette amélioration de la survie et de la santé des enfants nés prématurément. En particulier entre 25 et 31 semaines. Ainsi, 66,6% des petits nés entre 25 et 26 semaines d’aménorrhée en 2011 ont survécu, contre 53,2% en 1997. Parmi ceux nés entre 27 et 31 semaines, 94% ont survécu en 2011, contre 86,8% en 1997.
Autre bonne nouvelle, « le taux de paralysie cérébrale a été réduit de moitié chez les enfants grands prématurés ». Et « la survie sans séquelles motrices ou sensorielles sévères a augmenté ».
Peu d’évolution pour les très grands prémas
Toutefois, « les survies générales et sans déficience ne se sont que peu améliorées chez les enfants nés avant 5 mois de grossesse (25 semaines d’aménorrhée) », se désolent les chercheurs. Ainsi « aucun changement n’a été observé pour les enfants nés à 24 semaines d’aménorrhée révolues ou avant ».
Autre point, « chez les enfants nés prématurément et ne présentant pas de séquelles lourdes, nous ne savons pas s’ils présenteront en grandissant, des séquelles plus fines », indique Véronique Pierrat**, coauteur de ce travail. « Notamment en matière de langage. »
« De telles enquêtes sont nécessaires pour mieux appréhender l’impact des changements de pratiques médicales sur le devenir des enfants », explique Pierre Yves Ancel, responsable de l’équipe Inserm EPOPé et du Centre d’investigation clinique mère-enfant de l’hôpital Cochin AP-HP. Mais aussi « pour faire évoluer l’organisation des soins à partir de données recueillies à l’échelle de la population ».
*enquête française incluant au départ plus de 5500 enfants, nés prématurément entre 22 (5 mois) et 34 semaines (7 mois et demi) de grossesse, d’avril à décembre 2011 – réalisée par les chercheurs de l’équipe Inserm EPOPé – « Equipe de Recherche en Epidémiologie Obstétricale, Périnatale et Pédiatrique » du Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité (CRESS, Unité 1153) à l’Hôtel-Dieu AP-HP et du CHU de Lille
**Unité Inserm 1153, Centre de Recherche Épidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité (Inserm/Université Paris Descartes), Hôtel-Dieu AP-HP
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Source : Inserm, 30 août 2017 – interview de Véronique Pierrat, Unité Inserm 1153, Centre de Recherche Épidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité (Inserm/Université Paris Descartes), Hôtel-Dieu AP-HP, 30 août 2017
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche