Prisons : VIH et hépatite C se portent (trop) bien…
05 novembre 2013
Le statut sanitaire des prisonniers est encore peu étudié en France © Phovoir
Selon l’enquête Prévacar réalisée en 2010, la prévalence du VIH a été estimée à 2%, soit 1 200 patients parmi les 61 000 personnes incarcérées en France. Celle du virus de l’hépatite C (VHC) s’élevait à 4,8%. Dans les deux cas, les femmes sont davantage concernées.
Parmi les 60 975 détenus que comptait la France en 2010 dans 188 établissements pénitentiaires, 2 154 individus ont été tirés au sort. L’objectif était d’estimer la prévalence du VIH et du VHC, ainsi que leur prise en charge. Il ressort de ce travail que 2,5% des personnes incarcérées étaient infectées par les deux virus. Et ceci depuis de nombreuses années. Dans la dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), les auteurs s’inquiètent du « risque de transmission par voie sanguine, en cas de partage de matériel ou de pratiques à risque ».
Vers de nouvelles études sur la tuberculose
La prévalence du VIH s’est établie à 2%. Elle était plus élevée chez les femmes (2,6%) que chez les hommes 2%). Pour le VHC, la prévalence était estimée à 4,8%. La différence entre les deux sexes était encore plus significative : 11,8% contre 4,5% ! Ainsi en milieu carcéral, les prévalences de ces maladies sont 6 fois plus élevées qu’en population générale.
Au total, 75% des patients séropositifs au VIH recevaient un traitement antirétroviral. Concernant le VHC, la proportion était seulement d’un malade sur deux. « Ces résultats indiquent que les traitements sont disponibles en milieu carcéral, mais leur accès pourrait être amélioré », soulignent les auteurs.
Cette étude a montré la faisabilité d’enquêtes au niveau national en milieu pénitentiaire en France, afin d’améliorer la surveillance de la santé des détenus. Elle ouvre la voie à de nouveaux projets réalisables selon une méthodologie similaire sur d’autres thématiques : tuberculose, hépatite B, santé mentale, diabète…
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot