Produisons-nous vraiment des phéromones ?

03 août 2023

A la question, les phéromones existent-elles ? La réponse est définitivement positive. De nombreux animaux, mammifères, insectes ou encore reptiles en produisent et communiquent grâce à ces substances. Mais nous êtres humains en produisons-nous ? Et si oui, à quoi servent-elles ?

Les phéromones sont des substances secrétées par de nombreux animaux afin de communiquer plusieurs types d’informations à leurs pairs. C’est le cas des abeilles pour marquer l’entrée de leur ruche, ou encore de mammifères pendant la saison des amours pour attirer les individus du sexe opposé. Il s’agit de sortes d’hormones, qui contrairement aux autres agissent sur un autre individu que celui qui les secrète : ce sont des substances exocrines. Pour les détecter, les mammifères possèdent une membrane appelée organe voméronasal et qui se trouve dans la cloison nasale.

Pas de preuve définitive

Pour autant, sommes-nous, en tant qu’êtres humains, capables de produire et de percevoir les phéromones de nos congénères ? Cette question reste sans réponse, malgré de nombreux travaux menés depuis les années 1960. Gustav Jäger, un médecin allemand est le premier à avoir évoqué leur existence chez les humains. Des chercheurs de l’Université de Chicago ont ensuite affirmé dans les années 1970 que les cycles menstruels pouvaient se synchroniser parmi un groupe de femmes vivant ensemble, grâce à ces substances. On a appelé ce phénomène l’effet McClintock du nom de l’autrice. Mais la méthodologie de ces travaux a été remise en question par plusieurs scientifiques depuis. Difficile donc d’affirmer aujourd’hui que les humains communiquent bien sans le savoir grâce à ces hormones.

Cela étant, des équipes se sont penchées plus récemment sur l’impact de ces substances en matière d’attraction sexuelle et amoureuse notamment. L’androstadiénone par exemple, une hormone de nature stéroïdienne (un type de phéromones), dérivée de la testostérone et principalement sécrétée dans la sueur masculine aurait le pouvoir d’augmenter le désir et l’excitation sexuelle féminine selon une étude publiée dans la revue Facts, views and vision in ObGyn en 2013. D’autres se sont penchées sur la possibilité que des phéromones soient secrétées par les mamelons des femmes allaitantes pour inciter le nourrisson à téter.

  • Source : Facts, views & vision in ObGyn – The Royal Society

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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