Professions médicales, à risque pour la santé
23 novembre 2021
Chimiques, biologiques, physiques, organisationnelles, relationnelles : voilà les grandes familles de contraintes auxquelles la majorité des travailleurs sont exposés, souvent de manière concomitante. Une étude française montre que les professionnels de santé sont particulièrement concernés par cette polyexposition.
L’étude conjointement menée par l’Anses, Santé publique France et la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) est inédite : en s’appuyant sur les résultats de données recueillies entre 2016 et 2020, elle permet de dégager douze profils de professions particulièrement exposées à différents facteurs de risques pour la santé.
Ces différentes contraintes professionnelles ont été classées dans cinq grandes familles : chimiques, biologiques, physiques, organisationnelles et relationnelles. Dans la famille « contraintes chimiques » par exemple, on classe l’exposition à des substances potentiellement dangereuses ; l’exposition à des bactéries, virus ou moisissures entre dans la catégorie « contraintes biologiques » ; les nuisances sonores et contraintes posturales sont prises en compte dans les « contraintes physiques »…
Les soignantes particulièrement exposées
Résultat : « la quasi-totalité (97%) des 25 millions de salariés des secteurs public et privé sont polyexposés », rapporte l’étude. Et quelques-uns cumulent la totalité de ces contraintes : il s’agit de certains professionnels de santé. « Ils sont ainsi potentiellement exposés à des agents biologiques d’origine humaine, souvent associés à une exposition à des substances chimiques via les médicaments notamment », pointe le rapport.
Les infirmiers, sage-femmes, aides-soignants, professions paramédicales et médecins « sont également concernés par des situations de tension, des contraintes horaires comme le travail de nuit, un rythme de travail soutenu, un manque de moyens matériel et humain, auxquels viennent s’ajouter des contraintes physiques tels que les rayonnements ionisants ou des postures physiques difficiles ». Plus des trois quarts (81%) des professionnels de santé exposés à ces contraintes sont des femmes, dit encore le rapport. Le travail de nuit fait partie des facteurs de risques associés au cancer du sein.
Parmi les autres professionnels « polyexposées », on peut citer les ouvriers et techniciens du BTP ou de la logistique, concernés par des contraintes d’ordre organisationnel, chimiques et physiques. Ou les employés du secteur tertiaire, exposés à des contraintes relationnelles et organisationnelles. Principal intérêt de cette « grille de lecture originale » : fournir une « base de réflexion invitant à ne plus penser les contraintes subies par les salariés de manière isolée mais dans leur ensemble ».
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Source : Anses, consulté le 23 novembre 2021
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet