Psoriasis : de nouveaux traitements efficaces
20 décembre 2017
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Du nouveau en matière de prise en charge des formes légères à modérées du psoriasis. Lesquelles concernent tout de même près de 80% de l’ensemble des patients souffrant de cette inflammation chronique de la peau. Les explications du Pr Hervé Bachelez, dermatologue à l’hôpital Saint-Louis de Paris.
« Le psoriasis c’est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui touche 3 à 5% de la population française », précise le Pr Hervé Bachelez. « Il est dû à trois phénomènes principaux. Le premier est lié à l’inflammation de la peau dont la traduction clinique est la rougeur qui s’accompagne de symptômes fréquents comme le prurit. Le second phénomène est l’épaississement de la peau et un renouvellement accéléré de l’épiderme. Quant au dernier, il correspond à ce que nous appelons un trouble de la différenciation des cellules de l’épiderme. D’où l’apparition de squames blanchâtres qui laissent des traces sur la peau des malades et qui sont extrêmement désagréables. » Rappelons que les parties les plus touchées sont le cuir chevelu, les mains, les zones de frottement comme les coudes et les genoux.
Pas un, mais des psoriasis
« Il existe plusieurs formes de psoriasis. La plus fréquente, soit 80% des cas est le psoriasis en plaques. Mais il faut également préciser que chaque patient ne présentera pas le même degré de sévérité. C’est pour cela que nous distinguons le psoriasis léger, modéré et sévère », indique le Pr Bachelez. « Nous considérons de manière générale que la forme sévère correspond à une proportion de la surface corporelle touchée égale ou supérieure à 10%. Il est toutefois important de préciser que cela ne concerne que 20% des patients. »
Les traitements contre les formes sévères du psoriasis ont littéralement révolutionné la prise en charge avec l’arrivée, il y a plus de 10 ans des biothérapies. « Dans ce domaine, les innovations concernent deux traitements. Il s’agit d’anticorps monoclonaux, des Anti-IL17 qui vont s’ajouter aux précédents, les anti-TNF et les anti-IL12/23, déjà disponibles depuis plusieurs années. Les anti-IL17 ciblent une cytokine qui joue un rôle central dans l’inflammation psoriasique. Ils sont remarquablement efficaces, à court et moyen terme avec 60 à 70% de malades qui sont améliorés à 90%. Et leur sécurité d’emploi semble globalement bonne », souligne le Pr Bachelez.
Les solutions thérapeutiques contre les formes légères évoluent aussi. Parmi ces dernières, les traitements locaux. Ils sont disponibles sous de nombreuses formes galéniques, de la lotion à la pommade, en passant par le gel. Comme l’explique l’Association France Psoriasis, « ils ciblent les deux composantes principales de la plaque psoriasique que sont l’inflammation et la prolifération des cellules de l’épiderme ».
« Dans ce domaine, une innovation va bientôt être disponible en France. Il s’agit d’une mousse sursaturée dont la biodisponibilité locale est importante. Par ailleurs, cette forme locale est bien plus acceptable pour le patient, plus facile à appliquer ». Et pour le Pr Bachelez, ce point est à souligner. « Dans les formes légères, une des problématiques, c’est d’obtenir une observance sur le long terme et cela dépend aussi du côté pratique du traitement. »
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Source : Interview du Pr Hervé Bachelez, décembre 2017
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet - Edité par : Dominique Salomon