Psy : comment inciter un proche à consulter
22 juin 2022
Pour beaucoup, le mot constitue toujours un tabou voire une honte… Non ! Consulter un psychologue ne représente en rien un aveu de faiblesse. Un de vos proches se montre réfractaire ? Sachez bien sûr écouter ses arguments et… y répondre avec à-propos. Histoire de l’inciter à franchir le pas.
Rappelons tout d’abord qu’il existe deux principaux types de “psy” : le psychiatre (ou pédopsychiatre) et le psychologue. Le premier est un médecin spécialisé, formé à établir un diagnostic et à prescrire des médicaments dont les psychotropes : antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques, somnifères, etc. Le second n’est pas médecin – au même titre que les psychanalystes – et ne peut donc pas prescrire. Son titre de psychologue provient d’un diplôme universitaire : un master (bac+5). Il est possible de le consulter directement, sans accord spécifique du médecin. Lequel peut toutefois le recommander, bien sûr.
Indispensable adhésion
Reste ensuite à franchir le pas. Si l’un de vos proches se montre plutôt réfractaire, sachez en premier lieu que la démarche doit rester personnelle. Autrement dit, il n’est ni aisé ni spécialement recommandé de « forcer » quelqu’un à consulter. Ce travail thérapeutique exige en effet l’adhésion de celui qui consulte. Et les éventuels bénéfices seront d’autant plus au rendez-vous que votre proche se montre prêt et volontaire.
Vous avez déjà consulté ? Pour aider votre proche à cheminer, commencez par lui parler de votre propre expérience. L’occasion peut-être de faire tomber quelques idées reçues et autres mythes qui entourent le cabinet de psychologie : un psy froid et au verbe rare et un patient obligatoirement allongé sur un divan… Non, la réalité est bien plus diverse, selon l’approche des professionnels et le choix des patients bien sûr. Rassurez-le sur les « règles du jeu » : une libre parole qui ne sort pas de la pièce, un professionnel qui se ne place pas dans une position de jugement mais tout simplement d’écoute et d’accompagnement, etc.
Pour votre ado, une séance d’essai ?
Si le proche en question est votre conjoint ou conjointe, vous pouvez également vous appuyer sur un autre levier, en l’occurrence celui du médecin de famille. Ainsi, ce dernier pourrait-il aborder le sujet, avec tact et mesure, lors d’une prochaine consultation… La personne à convaincre est votre enfant ou adolescent ? Voilà qui peut sembler être une lapalissade, mais positionnez-vous justement en tant que… parent ! Un exemple de discours : « Si tu as une douleur à un pied, en tant que maman ou papa, je souhaite être rassuré en consultant un médecin spécialisé. En l’occurrence, tu ne te sens pas bien. Donc je tiens aussi à m’adresser à un professionnel. » Vous pouvez ainsi lui proposer une séance d’essai avec un ou une psychologue. Mais en votre présence, pour être justement rassuré… Expliquez ensuite à votre ado qu’au terme de ce premier rendez-vous, il décidera seul de la prise ou non d’un second. Avec, le cas échéant, les arguments que saura lui apporter le professionnel…
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Source : Interview, Valérie P., psychologue, 14 juin 2022
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet