Punaises de lit : attention aux insecticides !

17 juillet 2023

Selon une analyse menée par les centres antipoison, relayée par la revue Prescrire, les produits utilisés pour lutter contre les punaises de lit sont parfois à l’origine d’intoxications, parfois gravissimes. Douze personnes ont été gravement intoxiquées, un enfant est décédé.

La revue Prescrire alerte sur les dangers liés à l’utilisation des insecticides contre les punaises de lit. La revue médicale relaie une étude des centres antipoison : ceux-ci ont analysé les appels reçus entre 2007 et 2021 à la suite d’une exposition à l’un des produits utilisés contre les insectes.

Sur les 1 056 cas qui ont nécessité un appel à un centre antipoison, 797 présentaient au moins un symptôme. « Il s’agissait surtout de troubles ORL ou respiratoires (gênes respiratoires, toux, douleurs et irritations pharyngées), de troubles cutanés (prurits, irritations cutanées), de céphalées, de vertiges et de douleurs abdominales », précise Prescrire.

Parmi ces personnes, 12 ont été gravement intoxiquées dont 4 avec des substances pourtant interdites en France et qui représentent 4,2 % des cas. Cinq d’entre elles étaient des enfants. L’un d’eux est décédé après l’inhalation d’un produit dégagé par du phosphure d’aluminium, interdit en France. « Ce produit importé illégalement avait été saupoudré dans la chambre occupé par deux enfants et une jeune femme. Les trois personnes présentaient une symptomatologie digestive compliquée d’une attente myocardique pour les deux enfants à l’origine du décès de l’un d’eux », note le rapport du centre antipoison.

51 % des cas sont survenus lors de l’application du produit, 39 % lors du retour des personnes dans les locaux traités. Pourtant, près de la moitié de ces derniers cas ont affirmé avoir respecté le délai de rentrée prescrit par le fabricant du produit.

Savoir les repérer

Les punaises de lit sont visibles à l’œil nu. « Elles ne sautent pas et ne volent pas. Les punaises de lit se nourrissent de sang et peuvent survivre plusieurs mois sans se nourrir. Elles peuvent piquer jusqu’à 90 fois en une seule nuit, provoquant des démangeaisons parfois insupportables », note le ministère de la Transition écologique. Les piqures, souvent la nuit alors que les punaises sont actives, ressemblent à des piqures de moustiques et se situent sur les parties visibles du corps.

Cachées dans les matelas, les sommiers, dans les fissures et les fentes des parquets, sous les tapis ou encore dans les plinthes, les punaises de lit ne transmettent pas de maladie mais sont à l’origine de démangeaisons importantes voire de réactions allergiques.

Pour s’en débarrasser sans prendre de risques, il est recommandé :

  • en première intention d’avoir recours à des moyens non chimiques (aspiration des œufs, lavage du linge à 60°C…) ;
  • de limiter l’application par soi-même ;
  • de bien respecter les conditions d’utilisation en cas d’application par soi-même ;
  • de n’utiliser en aucun cas des produits interdits en France et de s’approvisionner sur les circuits conventionnels ;
  • de respecter le délai de retour dans le logement après application du produit.

A l’approche des départs en vacances, soyez vigilants. Ainsi, inspectez les lieux lorsque vous arrivez dans un logement et n’hésitez pas à équiper votre valise d’une plaquette anti-punaises de lit.

  • Source : revue Prescrire juillet 2023, le ministère de la Transition écologique, Bulletin des vigilances de l’ANSE (Novembre 2022)

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet  

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