Quand l’or noir mine la santé des Equatoriens

En Equateur, l’extraction de pétrole dans le bassin de l’Amazone a permis de multiplier par quatre le produit national brut en 30 ans. Elle est aussi à l’origine d’un désastre écologique et sanitaire. Et la population locale en paie le plus lourd tribu.

Depuis les années 70, plus de deux milliards de barils de pétrole brut ont été extraits des gisements équatoriens. Cette industrie représente aujourd’hui 40% des exportations du pays, et du budget du gouvernement national. Un véritable pactole… qui ravage l’écosystème de la région et la santé de ses habitants.

Entre 1972 et 1993 en effet, plus de 114 milliards de litres de pétrole ont été déversés dans la terre et les voies d’eau ! Les analyses effectuées dans les fleuves du pays ont montré que les niveaux d’hydrocarbures y étaient 100 fois supérieurs aux normes adoptées par la Communauté européenne. Avec de lourdes conséquences. Les femmes vivant près des gisements de pétrole se plaignent de maux de tête, de douleurs à la gorge, de diarrhées et de gastrites. Une étude a souligné que le taux d’avortements spontanés était 2,5 fois plus important dans cette population. Les hommes ne sont pas épargnés ! Ils souffrent notamment de cancers de l’estomac, du rectum, des reins et de mélanomes beaucoup plus fréquents. Quant aux enfants, ils paraissent surtout frappés de leucémies.

Les habitants des zones d’extraction ont exigé des compagnies pétrolières qu’elles nettoient les pollutions qu’elles provoquent. Ils ont également demandé des compensations. Mais les réponses apportées paraissent bien maigres en regard du préjudice subi. Certes des écoles et des routes ont été construites. Mais les compagnies pétrolières ne se sont pas attaquées à la racine du mal, et n’ont rien changé à leurs méthodes d’exploitation…

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  Source : Pan American Health Organisation, 6 avril 2004 - Crédit photo- PAHO