Quand la colère fait sortir de ses gonds

27 février 2023

La colère fait partie de la palette d’émotions naturelles chez l’être humain. Elle est d’ailleurs nécessaire pour faire face à de nombreuses circonstances. Le problème surgit lorsque sa manifestation est trop violente et nous fait dire ou faire des choses que l’on regrette.

colère

Comme le rappelle l’Association canadienne pour la santé mentale, « c’est ce qu’on fait (de notre colère ndlr) qui compte ». Car cette émotion, bien que puissante, peut être gérée de façon saine et être utile et efficace, lorsqu’elle est exprimée « sans agressivité ni violence » et « vise exclusivement des comportements chez autrui, et nullement la personne », explique psychologue belge Salomon Nasielski dans « Le bon usage de la colère ».

Pourtant, il arrive très souvent que l’on se sente submergé par l’émotion et que son expression ne reste pas dans ces limites raisonnables. D’autant que lorsque l’on ressent de la colère, des modifications physiologiques surviennent. « Le rythme cardiaque s’accélère, la pression artérielle augmente, comme les niveaux d’adrénaline et de noradrénaline », décrit l’American Psychological Association. Une hormone et un neurotransmetteur qui fournissent un regain d’énergie ponctuel à l’organisme. Résultats possibles : cris, insultes, parfois même, gestes violents.

Les causes d’une colère non maîtrisée ?

Plusieurs raisons peuvent être à l’origine d’une perte de contrôle en situation de colère. L’origine de l’émotion, c’est-à-dire la situation qui l’a provoquée, a son rôle à jouer. Un embouteillage ou une injustice profonde ne recevront sans doute pas la même réponse. Mais d’autres facteurs, plus personnels entrent en jeu. « La plupart du temps les personnes sujettes à des colères incontrôlables disposent d’une faible tolérance à la frustration », estime l’American Psychological Association. Elles ressentent une injustice face à des frustrations pourtant minimes.

Autre facteur : l’environnement familial. « Les travaux ont montré que les personnes qui se mettent facilement en colère viennent souvent de famille chaotiques, perturbées et qui ne savent pas communiquer leurs émotions correctement », poursuit l’APA.

Enfin, certains troubles peuvent entraîner des colères incontrôlables. C’est le cas du trouble explosif intermittent, ou TEI, caractérisé par de fréquents accès de colère excessive et d’impulsivité. Celui-ci nécessite une prise en charge médicale et psychologique.

Dans tous les cas, si vous avez l’impression de ne pas réussir à contrôler les manifestations de votre colère, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou à consulter un psychologue.

  • Source : American Psychological Association – Association canadienne pour la santé mentale - Salomon Nasielski, « Le bon usage de la colère ». Actualités en analyse transactionnelle, vol. 132, no. 4, 2009, pp. 1-14

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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