Quand la quête du sommeil tourne au cauchemar…

30 décembre 2008

Passé la cinquantaine, Morphée a trop souvent tendance à devenir insaisissable ! Difficultés d’endormissement, réveils fréquents, lever forcé dès potron-minet… Toutes tranches d’âge confondues, l’insomnie touche entre 20% et 30% des Français. Après 50 ans cette proportion augmente, et peut atteindre 40% vers la soixantaine. Une fois sur dix, les conséquences s’en font sentir durant la journée, les victimes souffrant alors d’une baisse de la vigilance ou d’accès irrépressibles de somnolence.

Le Pr Yves Dauvilliers, neurologue et directeur du laboratoire du sommeil au CHU de Montpellier, estime « entre 30% et 40% la proportion des 65 ans et plus qui souffrent de troubles du sommeil ». Et pour cause, avec l’âge, la production de mélatonine diminue fortement. Et comme cette hormone participe à la régulation de notre horloge interne, c’est la mécanique du sommeil qui se détraque.

Aujourd’hui en France, la prise en charge des troubles du sommeil passe essentiellement par des médicaments psychotropes. Un énorme marché, puisqu’ils sont consommés chaque jour par… 3 millions de nos concitoyens. Parmi eux, la situation des personnes âgées inquiète particulièrement la Haute Autorité de Santé, qui dénonce « la sur-prescription et la consommation prolongée d’anxiolytiques et d’hypnotiques dans les troubles du sommeil et de l’anxiété » au sein de cette population. Or souligne la HAS, « les risques liés à ces médicaments sont supérieurs à leurs bénéfices ». Des risques de dépendance et de chutes, notamment.

Dans ce contexte, l’arrivée d’un nouveau traitement dépourvu de ces effets secondaires ne manque pas d’interpeler. Y compris le Pr Dauvilliers, qui souligne que « le circadin 2mg LP renferme la même molécule que notre mélatonine endogène. » Dans sa forme médicamenteuse toutefois « elle a une demi-vie plus longue. C’est-à-dire qu’elle va être libérée de façon plus prolongée. Elle va ainsi raccourcir l’attente avant l’endormissement, et améliorer la qualité du sommeil ». Sans risques de dépendance donc, ni altération de la vigilance pendant la journée. Destiné aux plus de 55 ans souffrant d’insomnie primaire, c’est le premier traitement contenant une mélatonine de synthèse à recevoir une autorisation européenne de mise sur le marché.

Dans tous les cas, si vous souffrez de troubles du sommeil, interrogez votre médecin. Il vous rappellera aussi quelques conseils d’hygiène de vie indispensables. Commencez notamment par éviter la consommation d’alcool et de boissons excitantes (thé, café, colas…), après 17 heures. Et puis évitez les dîners trop gras ou trop épicés, et maintenez la température de votre chambre entre 18 et 20°C. Pas plus.

  • Source : Les Rencontres Information-Dialogue, Megève, 12-14 décembre 2008

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