Quand la thyroïde se dérègle
04 juin 2020
C'est une toute petite glande en forme de papillon, logée à la base du cou, qui joue un rôle très important dans le bon fonctionnement du corps. Parfois, elle devient trop active ou trop paresseuse. Hyper- ou hypothyroïdie, faisons le point.
A elles deux, elles touchent un peu moins de 5% de la population. L’hyperthyroïdie et l’hypothyroïdie sont donc des maladies fréquentes, qui concernent plutôt les femmes. Mais avant toute chose : à quoi sert la thyroïde ? Contrôlée par la TSH, hormone sécrétée par l’hypophyse, cette glande sert à fabriquer d’autres hormones à partir de l’iode contenu dans l’alimentation : la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3). Ces hormones contribuent au bon fonctionnement général du corps : croissance et développement des os, fonctionnement du cœur, régulation de la température, bonne digestion, tonus musculaire, etc.
Il arrive donc, parfois, que cette glande se dérègle. Dans le cas de l’hyperthyroïdie comme de l’hypothyroïdie, une maladie auto-immune en est souvent la cause principale : maladie de Basedow pour la première, maladie d’Hashimoto pour la seconde. La thyroïde fonctionne alors soit trop, soit pas assez, et cela se traduit par une combinaison de symptômes caractéristiques.
Hyper ou hypo ?
Lorsque les hormones thyroïdiennes s’emballent, on parle logiquement d’hyperthyroïdie : les processus métaboliques sont accélérés et peuvent produire des effets tels que de la fatigue, de la nervosité, des palpitations, des insomnies, des troubles de la concentration, des tremblements, une perte de poids, une faiblesse musculaire, des selles fréquentes ou de la diarrhée. Elle peut également provoquer une protubérance de l’œil. – l’augmentation du volume de la glande thyroïde, peut se développer.
L’apparition d’un goitre est également possible lorsque l’on souffre d’hypothyroïdie et d’une sous-production d’hormones. Ici, le métabolisme et les fonctions vitales sont ralentis : elle peut entraîner de la fatigue, de la lenteur, des troubles de la concentration, une dépression, un ralentissement du rythme cardiaque, une prise de poids, une sécheresse cutanée, de la frilosité, des douleurs musculaires, des troubles menstruels, une constipation…
Iode radioactif et lévothyroxine
C’est votre médecin qui, après anamnèse et palpation, pourra établir un lien entre vos symptômes et un éventuel problème thyroïdien. Celui-ci sera confirmé ou non par une prise de sang, pour mesurer le dosage de TSH : il sera élevé en cas d’hypothyroïdie et faible en cas d’ hyperthyroïdie. Une scintigraphie thyroïdienne peut être pratiquée pour confirmer les résultats des analyses.
Vient ensuite le traitement : si vous souffrez d’hyperthyroïdie, vous serez soigné avec des médicaments bloquant la production d’hormones thyroïdiennes ou avec de l’iode radioactif. Cet iode ira neutraliser définitivement la glande hyperactive. Si des nodules sont apparus sur la thyroïde, elle sera retirée grâce à la chirurgie. Dans le cas de l’hypothyroïdie, des hormones thyroïdiennes de remplacement sont prescrites, comme la lévothyroxine. Plusieurs tentatives sont souvent nécessaires avant de trouver le dosage adapté, que vous devrez alors prendre quotidiennement et à vie.
-
Source : Association des médecins endocrinologues du Québec, le 26 mai 2020
-
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet