Quand le foetus souffre de la thyroïde de sa mère…

17 septembre 2004

Un excès d’hormone thyroïdienne (T3) chez la future mère serait aussi dangereux qu’une carence. C’est la conclusion d’un travail américain publié dans le JAMA, qui fait ressortir des risques nettement majorés d’avortement spontané…

Le Pr Samuel Refetoff et son équipe de l’Université de Chicago, sont partis d’un principe simple en apparence : pour connaître l’impact d’un excès d’hormone thyroïdienne sur le foetus, il fallait distinguer son effet sur ce dernier de celui exercé sur la mère.

Ils se sont penchés pour cela sur “une erreur de la nature” découverte en 1967 chez une famille portugaise des Açores : une mutation génétique des récepteurs de l’hormone thyroïdienne. Ceux qui présentent cette particularité -femmes ou hommes- produisent cette dernière en abondance. Beaucoup plus que la moyenne donc, mais sans aucun effet secondaire -habituellement observés dans ce genre de cas- comme la perte de poids ou l’anxiété.

Trente-huit descendants directs ont ainsi été suivis par nos spécialistes. Parmi eux, 18 couples dont au moins l’un des membres présentait cette particularité génétique, et 18 autres qui n’en étaient pas affectés.

Conclusion, les femmes qui présentent la mutation -et donc qui sécrètent un excès d’hormone thyroïdienne- ont un taux d’avortement qui avoisine les 24%. A la naissance le poids moyen de leurs bébés est inférieur de 20% à la moyenne… Des chiffres qui suggèrent pour la première fois “qu’un niveau élevé d’hormone thyroïdienne chez une femme enceinte peut être dangereux pour son enfant à naître. Les conséquences sont semblables à celles éprouvées par les patients souffrant d’une hyperthyroïdie mal contrôlée” concluent les auteurs de l’étude.

  • Source : University of Chicago Medical Center, août 2004

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