Quand le médecin du travail est démuni face aux produits psychotropes
21 mars 2005
« La drogue gangrène notre société ». Député UMP de la Loire et universitaire, le Pr Christian Cabal na pas mâché ses mots jeudi, devant les médecins du travail réunis au MEDEC. La profession est à lassaut des conduites addictives en entreprise.
Aujourdhui les médecins du travail sont confrontés à de réels problèmes, notamment celui de la banalisation du cannabis dans la population. Et donc parmi les salariés. Une situation qui revêt des aspects quasi suicidaires chez les coursiers et autres professionnels de la route. Démunis doutils de dépistage facilement utilisables, les médecins du travail narrivent pas à lutter efficacement.
Face à cette situation, le Dr Didier Jayle, président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) a voulu rassurer la profession. Il a présenté le «test salivaire» qui devrait prochainement remplacer le dépistage urinaire, trop compliqué à réaliser. «Je pense que dici un an maximum, vous médecins du travail n.d.l.r aurez ces tests à votre disposition».
Plus précis que le test urinaire, il dépistera une consommation récente – au cours de lheure précédant le contrôle – de cannabinoïdes. Une avancée majeure qui permettra aux médecins du travail de remplir plus facilement la fiche daptitude, ou dinaptitude, de chaque salarié.
Un progrès important certes, mais qui ne doit pas faire oublier que ces médecins ne sont ni inspecteurs du travail ni auxiliaires de justice. En clair, pas question quils deviennent la cheville ouvrière dune politique de répression anti-drogue. «Nous sommes bien sûr pour la prévention, cest notre métier, mais notre action doit se limiter au champ de la médecine» sest exclamé un médecin présent dans la salle.