Quand le SRAS monte à la tête…
04 juillet 2007
Si le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) tue 10% des patients qui en sont victimes, les 90% restant eux, s’en sortent. Mais à quel prix… S’ils sont physiquement rétablis, des chercheurs canadiens ont en revanche découvert que ces rescapés souffraient de troubles mentaux sérieux.
C’est le Pr Catherine M. Tansey (University Health Network de Toronto) qui a mené cette investigation. Avec son équipe, elle a passé en revue les dossiers médicaux de 117 Canadiens qui avaient survécu à l’épidémie de 2003. Laquelle rappelons-le, avait touché de plein fouet le Canada.
Une fois sortis de l’hôpital, ces patients avaient subi une succession d’examens avec 3 mois, 6 mois et 12 mois de recul. L’objectif était d’évaluer les séquelles de l’infection. Le résultat n’a pas vraiment été celui auquel s’attendaient les auteurs ! S’ils s’avèrent globalement en bonne santé, les 117 anciens malades souffrent en revanche de troubles psychologiques sérieux. Pratiquement huit sur dix (74% d’entre eux) ont consulté pour mal-être… au moins 5 fois sur un an.
Un mal-être dont les symptômes ressemblent étrangement aux troubles de stress post-traumatiques qui frappent les rescapés de catastrophes ou d’attentats. Les survivants du SRAS semblent en effet souffrir de ce phénomène qui pousse les patients à éprouver l’impression continuelle de revivre l’événement. Souvenirs répétitifs, cauchemars, état d’hyper vigilance, accès de colère, troubles de la concentration, idées suicidaires… autant de symptômes susceptibles naturellement, d’induire un état dépressif.