











Des coupures aux bras, des brûlures aux poignets… L’automutilation augmente chez les ados et plus précisément chez les adolescentes. Vendredi dernier au MEDEC, les spécialistes se sont penchés sur ce qui ressemble bien à un phénomène social.
Un phénomène difficile à évaluer avec précision, car la France ne dispose à ce jour d’aucune donnée épidémiologique. En fait, les comportements mutilateurs peuvent être de deux types radicalement différents. Il y a d’abord l’automutilation compulsive, propre aux patients placés en institution. Un exemple ? L’arrachage incoercible des cheveux. Et aussi l’automutilation impulsive des ados, qui se caractérise principalement par des coupures aux bras et des brûlures au niveau des poignets.
Un comportement qui par sa répétition dans le temps, revêt l’aspect d’une véritable addiction. Jusqu’à 50 à 60 mutilations par mois ! Rien à voir avec la folie, même s’il ne faut surtout pas banaliser ces actes. Ces derniers en effet, “révèlent une souffrance de l’adolescente, qui doit impérativement être prise en charge par un médecin” nous a confié le Dr Ludovic Gicquel, de l’Institut mutualiste Montsouris à Paris.
L’automutilation impulsive ne doit pas non plus être considérée comme une tentative de suicide. Au contraire “la jeune qui s’auto mutile sauve l’essentiel -sa vie n.d.l.r.- en s’infligeant des blessures impressionnantes certes, mais superficielles“. Une distinction essentielle pour les parents qui paniquent -par incompréhension…- face à leur enfant qui se blesse ainsi volontairement.
Mais comment alors interpréter ce geste ? Selon Ludovic Gicquel, “l’automutilation comporte en soi une dimension d’automédication, voire de “self-help” -appel à l’aide n.d.l.r.- face à des situations dépressives“. L’adolescente tenterait par ce biais de faire passer un message de détresse. De mal-être profond. D’où l’importance de consulter immédiatement un spécialiste.
Source : de nos envoyés spéciaux au MEDEC, Paris 15-18 mars 2005
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